Un groupe armé nigérian a revendiqué lundi un nouveau sabotage d’oléoduc dans l’État du Delta (sud du Nigeria), la deuxième attaque de ce genre qu’il mène en moins d’une semaine.
« A 23h30 (heure locale), dimanche 18 septembre 2016, nos forces ont anéanti l’oléoduc Afiesere-Ekiugbo, dans le district d’Ughelli, opéré par NPDC/Shoreline », filiale de la compagnie nationale d’hydrocarbure, ont annoncé les Militants pour une justice sur les terres vertes du delta (NDGJM), dans un communiqué.
Le groupe rebelle a déjà attaqué le même oléoduc mardi dernier, et a juré de mettre l’économie du Nigeria « à genoux ». Le pays est entré en récession, notamment à cause des attaques contre ses installations pétrolières, qui ont entraîné une chute importante de la production.
Les NDGJM renforcent leurs attaques alors que les Vengeurs du Delta (NDA), groupe opposant qui a fait exploser d’importantes infrastructures depuis février, a signé un cessez-le-feu et accepté de rentrer en pourparlers avec le gouvernement d’Abuja.
« Toutes les terres agricoles de la région sont abîmées à cause de l’explosion », a expliqué Efemena Akposire, un habitant de la communauté voisine d’Ekuigbo, à l’AFP.
Un gradé militaire, qui n’a pas souhaité dévoiler son nom, a ajouté: « contrairement aux autres attaques perpétrées par ce groupe, où ils utilisent d’habitude des scies à métaux pour percer le conduit, cette fois, ils ont utilisé de la dynamite ».
A la mi-août, l’armée nigériane a lancé l’opération militaire « Sourire de Crocodile » près de la ville pétrolière de Warri, dans l’Etat du Delta, pour tenter de reprendre le contrôle de la région.
Au-delà des sabotages massifs, l’armée lutte contre les raffineries illégales et les enlèvements fréquents.
Dimanche, la police nigériane a libéré 15 employés de la compagnie pétrolière Nestoil Plc, enlevés début septembre près de Port Harcourt.
Les groupes armés, nombreux dans le Delta du Niger d’où le Nigeria extrait la quasi-totalité de sa production pétrolière, disent se battre pour les communautés qui résident dans cette région, pour de meilleures conditions de vie et pour l’accès au services de base.
A cause des attaques, la production est passée de 2,1 million de barils par jour au premier trimestre à 1,7 million de barils aujourd’hui, et le Nigeria souffre d’une grave pénurie de devises étrangères.
L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé vendredi la note de la dette du Nigeria, qui a perdu sa première place d’économie africaine.
AFP