Si aucun lien n’a été fait pour l’heure entre l’auteur de la fusillade de Munich et une organisation terroriste, le spectre de l’attaque dans le train de Wurtzbourg pèse encore en Allemagne. Cette dernière avait été revendiquée par Daesh, alors qu’aucun lien n’a été trouvé entre le jeune homme auteur de l’attaque et l’organisation terroriste. Peter Altmaier, proche de la chancelière allemande au CDU (Union chrétienne-démocrate d’Allemagne), a assuré: «Nous sommes déterminés à tout faire pour que le terrorisme et la violence inhumaine n’aient pas voix au chapitre en Allemagne ».
L’Allemagne peu présente en Irak et en Syrie
Il serait «surprenant » mais «pas invraisemblable » que le pays soit touché par des attaques terroristes orchestrées ou revendiquées par opportunisme par Daesh. Christian Makarian, spécialiste du terrorisme, indique ce samedi sur BFMTV que «l’Allemagne est beaucoup moins impliquée que la France dans le champ moyen oriental en Syrie et en Irak ». L’Allemagne n’a pas non plus de «loi sur la laïcité et de passé colonial », ajoute-t-il. Mais le pays fait malgré tout partie de la coalition internationale qui frappe régulièrement en Syrie ou en Irak. «Même si son action est plutôt humanitaire et de formation des troupes », précise Christian Makarian.
D’après ce dernier, Daesh recherche aussi un profil particulier:
«Ce que recherche la propagande c’est une sorte de candidature spontanée des jeunes qui sont un peu fragiles psychiquement. Il faut quand même qu’il y ait des fournisseurs d’armes mais c’est un mécanisme redoutablement efficace en matière d’hyper terrorisme ».
Du grain à moudre aux identitaires
L’Allemagne présente un autre intérêt pour la «propagande interne de l’organisation de l’Etat islamique », ajoute le spécialiste. En 2015, le pays a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile. Cette politique d’accueil, rare dans l’Union européenne, est «une décision de Merkel ». L’idée de Daesh, selon le spécialiste, est de «mettre en cause cette bonne entente entre européens et musulmans ». Le but est de nourrir les idéologies identitaires, déjà fortement présentes dans le pays. Pegida par exemple, un parti ouvertement islamophobe, a une «potentialité de réaction identitaire anti-musulmane, qui est aussi recherchée par Daesh ». Angela Merkel réunit ce samedi, un conseil fédéral de sécurité à Berlin pour évoquer la fusillade de Munich qui a fait neuf morts. Selon le spécialiste du terrorisme, elle risque d’être «contestée dans son propre camp ». Une conséquence faisant partie, selon lui, du processus de «déstabilisation » voulu par Daesh.
BFMTV