Situation confuse ce vendredi soir en Turquie où l’armée aurait pris le pouvoir pour « restaurer la liberté et la démocratie ». Recep Tayyip Erdogan dénonce un « soulèvement d’une minorité au sein de l’armée ». Les entrées et sorties du pays sont interdites.
Des soldats ont tiré à Istanbul sur la foule qui protestait contre une tentative de coup d’Etat militaire en Turquie, tandis que 17 policiers ont été tués à Ankara, ont rapporté les médias locaux. Par ailleurs, des avions de chasse F-16 de l’aviation turque ont abattu un hélicoptère Sikorsky appartenant aux putschistes dans une ville qui n’a pas été précisée mais qui pourrait être la capitale, Ankara, où de violentes explosions étaient entendues, a-t-on indiqué de source officielle.
Des ponts d’Istanbul bloqués, l’aéroport d’Istanbul-Atatürk fermé sous contrôle de l’armée, des coups de feu autour du siège de la police, des avions de chasse et hélicoptères au-dessus d’Ankara, des chars déployés autour du Parlement dans la capitale, la chaîne publique TRT qui cesse d’émettre, l’accès à Facebook, Twitter et Youtube restreint… Les événements se sont accélérés ce vendredi en toute fin de soirée.
Tout a commencé par une déclaration du Premier ministre turc vers 23h. Binali Yildirim annonce une tentative de coup d’État émanant d’un « groupe au sein de l’armée ».
Un communiqué de l’armée confirme très vite ces propos. Les militaires dont on ignore précisément l’identité disent avoir pris le pouvoir pour « restaurer l’ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l’homme, la suprématie du droit et la sécurité ». Et d’ajouter que toutes les relations internationales étaient maintenues et que l’état de droit devait rester une priorité. Alors que le chef d’Etat-major serait retenu en otage.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, jusqu’ici en vacances à Bodrum et placé « en lieu sûr » selon la présidence turque, a dénoncé un « soulèvement d’une minorité au sein de l’armée », accusant à mi mots le mouvement de Fethullah Gülen. Il a appelé les Turcs à descendre dans la rue et à se rassembler sur les places.
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