Elle passe inaperçue dans les couloirs du Grand Théâtre de Dakar. La danseuse-chorégraphe française Marie Claude Hountondji plus connue sous le nom de Queensy, finaliste de l’émission «Meilleure Danse» Saison 2 sur M6, enseigne dans deux studios de danse les plus populaires de Paris «Harmonic» et «Juste Debout School». Celle dont la vocation pour le ragga dancehall en a fait une référence en France et en Europe, donne aussi de nombreux stages à travers le monde, et est régulièrement invitée au plus grand camp ragga dancehall. C’est d’ailleurs, ce qui l’amène à Dakar où elle participe à la première édition du festival Bboys et Bgirls Africa (Bba) ouverte, lundi, au Goethe institut. Spécialiste du ragga dancehall, la danseuse d’origine béninoise et martiniquaise, prend part au cours de breakdance animé par un de ses collègues.
Queensy, haut de ses un mètre cinquante-cinq, est remarquable par son physique athlétique, des muscles saillants au niveau des mollets, témoignent de ses années de pratique assidue dans la danse. Entre deux séances de répétitions dans ce temple de la culture sénégalaise, elle prend le temps de raconter son histoire rythmée de débuts difficiles ou il fallait convaincre les parents de l’option de la danse comme métier. Sa mère a refusé qu’elle fréquente une école de danse en 2003 préférant la poursuite normale des études. «C’était une époque difficile», fait savoir la danseuse qui allie étude et danse pour ne pas contrarier sa maman et son papa.
A défaut d’école de danse, Queensy apprend sur le tas, dans la rue, à la télé, avec les clips, et finit par peaufiner son style de danse et trouve son identité. Mais il a fallu du temps pour tracer ce style. Queensy, âgée de 32 ans aujourd’hui, a touché à toutes les danses modernes dans années 2000, lorsqu’elle venait d’entrer dans le milieu. De formation initiale modern jazz et Hip hop, elle se forme ensuite aux danses afro-caribéennes. Cette «indécise», comme pour retourner à ses racines béninoises et martiniquaises jette, finalement, son dévolu sur le ragga dancehall. Un style de danse venu de la Jamaïque, mais dont on retrouve aussi les racines musicales dans la culture des iles. Marie Claude Hountondji «Queensy» a choisi de pratiquer, exclusivement, le ragga dancehall qu’elle enseigne à travers le monde.
L’aventure avec Blazin
Elle embarque dans son aventure quatre copines passionnées aussi de danse. Queensy, Pearly, Jayane, M-dy et Kayliss deviennent les Blazin, groupe féminin Ragga dancehall. «Je me suis familiarisée avec ce style de danse à travers les fêtes de famille, les anniversaires. C’était toujours quelque chose de familial», explique-t-elle. Ce qui n’était qu’un loisir pour Marie Claude et ses copines, s’est transformé en passion et est devenu plus tard leur métier.
Profitant de l’essor de l’outil internet, les Blazin postent leurs vidéos sur les plateformes de partage de vidéos sans vraiment réaliser l’impact que cela aura. C’est le succès. Elles sont vice-championnes du concours international de ragga dancehall et sont finalistes en 2012 à l’émission de télé-crochet de danse sur la chaine française M6 «La meilleure danse ». Le groupe qu’elle a formé avec ses copines du Blazin a connu plusieurs mutations (Changement de membres etc…). Queensy se consacre, essentiellement, sur les cours qu’elle donne lors des workshops et master-class, tout en apprenant à la jeune génération les rudiments du métier.
En parcourant le monde, notamment en Asie ou elle donne, régulièrement, des cours, elle pose un regard critique, mais bienveillant sur la danse en Afrique. Queensy estime qu’il reste des choses à faire sur le continent. Mais le niveau des danseurs reste «bon» et ils (danseurs) sont surtout «déterminés», souligne-t-elle. Avec le festival Bba, elle espère que les choses vont bouger et que les jeunes aspirant à la danse hip hop vont se faire une place dans ce milieu, certes difficile, mais «possible».
Scheina ADAYA (WALF Quotidien)