Dakar enregistre le plus grand nombre d’enfants-mendiants (60 mille) sur les 150 mille que compte le pays, selon les résultats d’une enquête publiée par l’Association lumière pour l’enfance, à l’occasion de la journée mondiale de l’enfant africain. Une situation qui traduit l’échec des politiques de lutte la mendicité.
Les chiffres de la mendicité sont effroyables. Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics et la loi qui réprime et interdit cette pratique, la mendicité des jeunes talibés persiste et demeure. Ce sont près de 150 mille enfants-mendiants qui ont été recensés sur toute l’étendue du territoire national. Rien que pour la région de Dakar, l’on dénombre 60 mille mendiants. L’annonce a été faite par le sociologue, Ibrahima Mbengue, lors d’une conférence sur la célébration de la journée de l’enfant africain organisée par l’Association lumière pour l’enfance dirigée par l’artiste-chanteuse, Coumba Gawlo Seck. «On assiste au phénomène des talibés qui sont victimes de mendicité. On les force à mendier pour faire vivre d’autres personnes sans que les autorités ne fassent quoi que ce soit», a-t-il constaté. Cette rencontre s’est tenue, avant-hier, au théâtre Daniel Sorano. L’objectif de la journée a consisté à réunir les enfants dans un endroit bien précis pour parler de leurs droits qui, souvent, sont bafoués.
Par la même occasion, le sociologue Ibrahima Mbengue a aussi insisté sur le phénomène des enfants-soldats. C’est près de 300 mille d’entre eux qui ont été recensés. Et le continent africain en dispose 120 mille. «Ces enfants soldats coûtent moins cher parce qu’ils ne sont pas payés. Ils boivent et mangent peu», a expliqué le sociologue. Il trouve que ce sont des proies faciles à manipuler et à recruter. «Le meilleur moyen d’investir sur les enfants c’est de les encadrer, de les amener à l’école. La responsabilité est partagée puisque les parents sont les premiers acteurs qui doivent se charger de la protection de leurs enfants», estime-t-il. Présidente de l’Association Lumière pour l’enfance, Coumba Gawlo Seck trouve, pour sa part, que «lorsque l’on met au monde un enfant, on a le devoir de le protéger. Les dirigeants ont failli à leurs responsabilités puisque tous les jours on assiste à des cas de viols, d’enlèvement…». «J’ai voulu, en tant qu’artiste engagée et présidente de l’Association Lumière pour enfant, trouver des partenaires qui ont la même vision que notre structure pour ainsi défendre la cause de l’enfant. C’est le droit à l’éducation, droit à la paix», a-t-elle indiqué dans les mêmes circonstances.
Magib GAYE