Les décisions rendues par la Justice sénégalaise et la manière dont certains dossiers sont traités font souvent l’objet de beaucoup de controverses. Et rendent même, parfois, la justice injuste. Et pour parer à ces manquements souvent dus au problème de communication, une journée d’études a été initiée, hier, par la Cour suprême du Sénégal.
Une occasion pour Mamadou BADIO CAMARA, président de la Cour suprême, de revenir sur certaines décisions sont souvent contestées ou mal vécues par des justiciables. C’est la raison pour laquelle, estime-t-il, l’institution judiciaire a tenu cette rencontre pour améliorer la communication avec les justiciables et les autres institutions de la République. «Le monde de communication privilégié d’un juge, c’est le jugement qu’il rend. Or, nous nous rendons compte qu’à partir du jugement, il peut avoir parfois des incompréhensions et des malentendus», a-t-il concédé.
A en croire BADIO CAMARA, les justiciables ont toujours des problèmes pour connaitre les raisons pour lesquelles ils ont gagné ou perdu leur procès. Il est du devoir, soutient-il, des magistrats de la Cour de répondre favorablement à ces exigences. Et pour cela, poursuit le juge, il est indispensable aussi que «les juridictions inferieures sachent clairement ce que la juridiction suprême attend d’elle». Et dans ces cas, il suggère aux juristes de faire des autocritiques et l’évaluation régulière de leurs modes de fonctionnement et des méthodes de travail. «La Justice traite constamment d’intérêts divergents. Elle vit avec l’erreur parce qu’elle est rendue par des êtres humains», a-t-il affirmé. Mais M. BADIO CAMARA de préciser que la justice est, par essence, perfectible. Qu’elle ne s’accommode pas et ne se préoccupe non plus seulement d’amender les autres. En revanche, qu’elle s’efforce de s’amender elle-même et les voix de recours, en appel ou en cassation, rappellent sans cesse que les juges ne sont pas infaillibles. En ce qui concerne aussi les longues détentions provisoires au Sénégal, Mamadou BADIO CAMARA justifie cela par le fait que beaucoup de raisons expliquent ces lenteurs. Mais la plus évidente est, selon lui, les déficits en ressources humaines avec seulement 10 juges d’instruction par rapport à un nombre pléthorique de dossiers en procédure pénale.
WALF