Encore des griefs portés contre Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre de l’Intérieur. Cette fois-ci, c’est la Plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections (Pacte) qui est montée au créneau pour dénoncer les «manquements» du référendum organisé par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
La plateforme, qui regroupe plus de sept organisations, pointe «l’attitude partisane» du ministre de l’Intérieur dans la conduite du processus électoral et le blocage des accréditations d’observateurs. La Pacte rappelle en effet qu’elle avait déposé une demande d’accréditation auprès du ministère de l’Intérieur sans réponse.
En outre, ces organisations reprochent à Abdoulaye Daouda Diallo, la publication des résultats provisoires du scrutin. «La publication des résultats par le ministre de l’Intérieur alors que les dispositions du code électoral en la matière ne donnent cette prérogative qu’à la commission nationale de recensement des votes présidée par le premier président de la Cour d’appel de Dakar ne participe pas de la volonté de mener le processus électoral dans la neutralité», ont-ils dénoncé, estimant que le ministre de l’Intérieur, quelle que soit sa coloration politique, doit être détaché et neutre. «On ne peut pas être juge et partie. Ce poste requiert une position de neutralité et doit être à équidistance des partis politiques», estime le coordonnateur de la Commission technique de la Pacte, Babacar Fall.
Ces organisations de la société civile fustigent, en plus, le démarrage de la campagne électorale avant la date fixée, la campagne médiatique du pouvoir marquée par l’envahissement de l’espace par des panneaux publicitaires appelant à voter «Oui» alors que la campagne n’avait pas démarré, l’ostracisme de la Rts envers les partisans du «Non», l’implication du président de la République dans la campagne électorale, les tentatives d’achats de conscience par la distribution de riz et d’argent…
Face à tous ces manquements, le Plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections recommande de combler le vide juridique concernant l’organisation du référendum dans le dispositif électoral, de procéder à une revue du code électoral dans le délai de six mois avant la date des élections législatives, conformément au protocole additionnel de la Cedeao. Elle suggère également le renforcement des pouvoirs de sanction de la Cnra, l’audit du fichier électoral afin d’en extirper le stock mort et tous les électeurs décédés, du contrôle et du plafonnement des dépenses électorales. Enfin, ces organisations réclament des concertations inclusives entre tous les acteurs afin d’arriver à des consensus dans l’élaboration des projets de lois et décrets d’application concernant la mise en œuvre des 15 points de la réforme, l’implication de l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile dans le processus électoral à travers un dialogue permanent. Cette plateforme regroupe l’Association des juristes sénégalaises, le Forum civil, le Gradec, la Lsdh, la Raddho, le Radi et le Réseau Siggil Jiggen
WALF