Six jours après l’attaque de Grand Bassam, le président Macky Sall se rend en Côte d’Ivoire pour exprimer la «solidarité» du Sénégal envers la Côte d’Ivoire. Un déplacement bien tardif pour un président en exercice de la Cedeao qui n’a pas manqué de délier des langues au pays d’Alpha BLONDY.
Après une rude campagne pour un «oui» lors du référendum du 20 mars, Macky Sall atterrit ce samedi en Côte d’Ivoire. Sans doute, avant de regagner l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, le président sénégalais va déposer une gerbe de fleurs près de la plage de Grand-Bassam pour rendre hommage aux victimes de l’attentat sanglant du 13 mars dernier. Il le fera à l’image des présidents du Togo et du Bénin qui se sont rendus le 15 mars à Abidjan, soit deux jours après l’attaque. En tant que président en exercice de la Cedeao, Macky Sall foulera le sol ivoirien, après l’ancien président français Nicolas Sarkozy et les ministres français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault et de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Même s’il n’est pas candidat à l’élection présidentielle qui se déroule présentement dans son pays, le président béninois bat campagne pour le candidat au pouvoir, Lionel Zinsou. Malgré le deuxième tour du scrutin présidentiel qui s’annonce serré pour Zinsou face au candidat de l’opposition, Patrice Talon, le président Yayi Boni a mis en berne sa participation à la campagne pour se rendre en Côte d’Ivoire. Tout le contraire de Macky Sall envouté par un «Oui» au référendum.
Le terrorisme n’épargne presque aucun pays. Et Yayi Boni comme Faure Gnassingbé, ont montré, comme l’affirmait le président du Mali Ibrahima Boubacar Keïta, que le terrorisme «est l’affaire de tous». L’actuel homme fort de Bamako justifiait ainsi sa présence à Paris lors de la marche républicaine de janvier 2015 en France. Il s’agissait pour les présidents africains comme Macky Sall qui faisait partie des manifestants, d’exprimer leur compassion mais aussi leur inquiétude devant la montée des extrémistes.
Mais, il faut bien regretter que la même attention ne soit pas portée à la question du terrorisme en Afrique, et spécifiquement sur ce qui s’est passé à Grand Bassam. Ibk tout comme son homologue Macky Sall, pouvaient bien presser le pas en se rendant chez leur voisin d’Abidjan. Pourtant, Macky Sall était l’invité d’honneur d’Alassane Ouattara lors de son investiture à la tête de l’Etat Ivoirien en novembre 2015. Aujourd’hui, le fait qu’il soit à Abidjan, six jours après les attentats de Grand Bassam, fait trébucher la diplomatie de Dakar. Car, certains Ivoiriens n’ont pas hésité à faire le lien entre ce retard et le déplacement précipité du Président Macky Sall en France après les attentats de Charlie.
WALF