Prévue la semaine prochaine, la visite du président de la République à Touba risque de connaître des perturbations. Les populations de Touba Kanka menacent de saboter le déplacement du chef de l’Etat dans la cité de Bamba. Leur colère est justifiée par le non-paiement de leurs indemnités, suite à leur déplacement vers d’autres localités, dans le cadre de la construction de l’autoroute Ilaa Touba. C’est dans le cadre d’une manifestation tenue, hier, que les populations concernées ont manifesté tout leur mécontentement face aux «promesses non tenues des autorités». Tout ce que cette localité compte comme âme est sorti, dans les rues, pour crier leur colère, selon des informations de Walf Quotidien. Hommes, femmes, jeunes, enfants, vieux… ont arboré des brassards rouges en invoquant des slogans hostiles au régime que la décence interdit de relater.
Les rues qui mènent vers la cité religieuse de Serigne Touba ont été barrées par les manifestants qui dénoncent l’attitude des gouvernants qu’ils inscrivent sur le compte d’un autre wax waxeet. «L’Etat avait promis de nous dédommager avant même le démarrage des travaux. Les autorités nous avaient demandé de céder nos terres, avec comme contrepartie le paiement d’indemnités individuelles. Mais rien n’a été fait jusqu’à ce jour», regrette le porte-parole des victimes, M. Dème, contacté par nos soins. Dans la foulée de leurs revendications, les populations de Touba Kanka exigent «réparation» et demandent le paiement intégral, et par individu, des montants promis par l’Etat. Et elles n’excluent pas de passer à la vitesse supérieure si rien n’est fait allant dans le sens de satisfaire leurs doléances. Cela, en s’opposant à la poursuite des travaux déjà entamés sur le terrain par l’entreprise chinoise avec notamment le tracé de l’autoroute. Les plus téméraires vont même jusqu’à brandir la menace mystique… Même le vote sanction traduit par un «Non collectif» au prochain référendum n’est pas exclu dans leur plan de guerre contre l’Etat du Sénégal. En fait, ces «victimes collatérales de l’autoroute Ilaa Touba» ne réclament que la valeur minimale de leurs biens : des indemnités estimées à près de deux milliards de francs Cfa. Et quand il s’agit de quantifier le préjudice, leur porte-parole revient sur l’origine de ces terres héritées de leurs ancêtres, depuis plusieurs années maintenant. Et il cite des noms comme Samba Youga Kâ et Bilali Kâ, entre autres. «Plus de 1 000 parcelles ont été réquisitionnées. Ce qui fait pas moins d’un milliard de francs à payer aux propriétaires», indique toujours M. Dème dans les mêmes conditions.
Cette menace de perturbation de la visite de Macky à Touba survient dans un contexte où plusieurs familles religieuses de la ville sainte ont décidé d’œuvrer pour le triomphe du «Non» au prochain référendum du 20 mars prochain. Ce qui met le camp présidentiel dans une mauvaise posture, à quelques heures seulement du démarrage de la campagne prévu ce samedi à minuit.
WALF
