En visite au Sahara, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, a choqué le Maroc, usant de termes, tels que «occupation» pour qualifier le recouvrement par le Royaume de son intégrité territoriale, tout en faisant fi des violations massives des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf… Le gouvernement marocain proteste vivement contre ces «dérapages verbaux».
La dernière sortie au Sahara de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, risque de compromettre, voire de donner un sérieux coup d’arrêt au processus de règlement ainsi qu’aux négociations autour du conflit dans cette partie du continent. Une sortie d’autant plus regrettable qu’il n’est qu’à quelques mois de la fin de son mandat. C’est dans un communiqué, diffusé par l’agence MAP, que le gouvernement marocain a adressé ses vives protestations et relève avec une grande stupéfaction les dérapages verbaux, les faits accomplis et gestes de complaisance injustifiés du SG de l’ONU.
Il ressort dans ce même document que les propos du SG sur la question du Sahara marocain sont inappropriés, politiquement, inédits dans les annales de ses prédécesseurs et contraires aux résolutions du Conseil de sécurité. Le gouvernement du Maroc trouve aussi qu’ils sont outrageux et blessent les sentiments de l’ensemble du peuple marocain. Il lui reproche de s’être départi de sa neutralité, de son impartialité et de son objectivité, affichant ouvertement une indulgence coupable avec un Etat fantoche, dépourvu de tous les attributs, sans territoire, ni population, ni drapeau reconnu. Aussi, le Maroc regrette que le SG de l’ONU ait cédé au chantage des autres parties, en procédant à des faits accomplis, en violation des engagements et garanties données qui lui avaient été donnés par ses plus proches collaborateurs, de s’opposer à toute manipulation dans ses déplacements. Il est clairement indiqué, dans le texte qui nous est parvenu, que Ban Ki-moon s’est malheureusement laissé instrumentaliser pour donner crédit à des prétentions fallacieuses des autres parties.
Quid des violations dans les camps de Tindouf ?
Parmi les silences coupables du SG, relevés par le Maroc, les violations massives des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, notamment sur deux questions préjudiciables, à savoir l’impératif du recensement de ces populations (sur plusieurs rapports et résolutions du Conseil de sécurité), et le détournement avéré depuis quatre décennies de l’aide humanitaire internationale qui leur est destinée dans les camps (confirmé par HCR, PAM, OLAF).
En outre, le gouvernement marocain proteste contre l’usage du terme occupation. Une terminologie qu’il juge sans fondement politique ou juridique et qui constitue une insulte pour lui-même et le peuple marocain.
Mais enfin, le Maroc, qui trouve qu’un tel dérapage sémantique porte dangereusement atteinte à la crédibilité du SG de l’ONU, espère qu’il ne s’agit que d’un lapsus.
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