La grande confiance affichée par Macky Sall pour le référendum du 20 mars ne devrait pas rassurer pourtant ses partisans. Surtout quand, loin des discours d’autoglorification et autres, on jette un coup d’œil sur les chiffres des élections présidentielle et législatives de 2012 et les locales de 2014. Partons d’abord de la présidentielle de 2012. Sur les 13 candidats malheureux qui avaient soutenu le candidat Macky Sall (26,58 %) au second tour face à Wade (34,81 %), il ne reste plus que trois à croire en lui. Il s’agit du Ps (11,30 %), de l’Afp (13 %) et Diouma Dieng Diakhaté (0,12 %). Pire les deux plus grands souteneurs que sont le Ps et l’Afp ont volé en éclats. L’Afp n’est plus que l’ombre d’elle-même à cause de la razzia du Grand parti de Malick Gackou et le Ps est plus que divisé sur le référendum. Dans ce parti, les partisans du «Oui» sont moins nombreux que ceux du «Non» qui sont avec Khalifa Sall et Aïssata Tall Sall. Les autres candidats, Idrissa Seck, Cheikh Bamba Dièye, Ibrahima Fall, Cheikh Tidiane Gadio, Doudou Ndoye, Amsatou Sow Sidibé, Mor Dieng, Djibril Ngom ont engrangé au total 381 828 voix. Des voix qui ne sont plus favorables à Macky Sall et sa coalition qui avaient remporté les législatives de 2012 avec 1 040 899 suffrages. Du coup Benno Bokk Yaakaar se retrouve avec 659 071 voix.
Pendant ce temps, la courbe monte du côté des partisans du «Non» avec le Mrds (70 655), de Bess du Niakk (113 321) de Tekki (20 671) du Pds (298 846 aux législatives de 2012), celles d’Aj (15 889), Bokk gis gis (143 480). Le poids électoral des partisans du «Non» peut donc être estimé à 1 044 690 voix contre 659 071 pour le camp du «Oui». Faites alors la différence. Il est vrai que Macky Sall et son camp ont également enregistré la présence de l’Urd dans leurs rangs. Un parti qui pesait 21 964 voix aux législatives de 2012.
Le référendum n’est ni une présidentielle, ni des législatives encore moins des élections locales, mais ces chiffres montrent nettement que les partisans du «Non» représentent plus qu’une menace pour le camp du «Oui» qui n’a enregistré aucune nouvelle force depuis les législatives de 2012. Au contraire, la mouvance présidentielle a subi de sacrés coups qui peuvent lui être fatals. Même si, avec la transhumance, l’Apr semble avoir repris du poil de la bête. Mais, que pèsent ces transhumants ?
Georges Nesta DIOP