Abandonnées par les autorités. C’est le sentiment des habitants de Aladji Pathé de Keur Massar, dans la grande banlieue dakaroise. Surtout vis-à-vis de Macky Sall qui leur avait promis la restructuration de leur terroir une fois au pouvoir. Pour le lui rappeler, ils ont tenu une assemblée générale pour crier au secours.
Ce, vu les nombreuses difficultés qu’ils traversent qui ont pour noms : inondations, absence de réseau d’assainissement, défaut d’éclairage public, insécurité, sous-équipement de l’unique poste de santé de ce village qui regroupe 21 quartiers répartis sur une superficie de 140 hectares pour une population de 50 mille habitants. Mansour Dia, un notable du village, se fait le porte-parole des populations. «Cette rencontre est un cri de détresse. On est inquiet de notre devenir. Macky Sall était venu ici pour nous promettre monts et merveilles. Mais, depuis son élection, on ne l’a plus revu. Nous avons vu qu’il y a un projet de désenclavement de Keur Massar dont on est exclu. Pour accéder au village, c’est la croix et la bannière. Les bus n’accèdent plus dans le village. Il y avait la ligne 56 qui venait ici mais elle ne passe plus à cause de la principale route d’accès», détaille-t-il. Et Demba Wellé Diop d’embrayer : «Le premier problème, c’et l’accès car nous sommes enclavés.»
A bord de charrettes pour accoucher
Du fait de l’inaccessibilité du village (devenu un quartier de Keur Massar) et d’un défaut de maternité, les femmes enceintes sont transportées à bord de charrettes. «Nous avons du mal à évacuer les malades dont les femmes enceintes surtout la nuit. Parfois, nous transportons les femmes à bord de charrettes pour qu’elles puissent accoucher au niveau du district sanitaire de Keur Massar», a fait encore comprendre Demba Wéllé Diop. Car, soutient-il, «nous n’avons pas de maternité, ni d’ambulance».
L’accès à l’eau potable fait aussi défaut dans ce village. «Il y a des maisons qui se ravitaillent dans les puits et les pompes Jambar. Pour ceux qui ont le robinet, ils restent parfois des heures sans eau et à partir de 08 heures, la pression baisse», peste le vieux Mansour Dia.
Un poste de Police réclamé
L’insécurité dicte sa loi du fait d’un manque criard d’éclairage public et de l’éloignement de la Brigade de Gendarmerie de Keur Massar. Ce qui pousse les populations à réclamer un poste de Police. «Ici, il n’y a pas de sécurité. Les ruelles sont sombres. Et quand les élèves reviennent de l’école, on craint d’être agressés et surtout la nuit. La dernière fois, lorsque je suis descendu de l’école, dès ma descente du bus, une personne m’a suivi pour tenter de prendre mon sac. Je n’ai dû mon salut qu’à mes deux jambes», a fait savoir Madeleine Diop.
Les inondations hantent également le sommeil de ces populations qui réclament des canalisations et un réseau d’assainissement.