Le chanteur-guitariste-peintre, Baye Gallo a partagé avec le public de Saly sa nouvelle collection de toiles acryliques présentant cette Afrique de paix. C’est d’ailleurs cette couleur musicale qui ressort de ses deux albums Salam et Same Kat interprétés sur scène.
Après un mois au Sénégal, le chanteur-peintre Baye Gallo a réservé sa première sortie scénique à sa ville natale Saly. Samedi, l’artiste a offert un show à ses fans après avoir discuté de ses deux projets d’albums prévus cette année et présenté sa vingtaine de toiles acryliques au public. Baye Gallo, de son vrai nom Amadou Gallo Sarr, ne fait pas dans la langue de bois quand il s’agit de défendre ses convictions et sa singularité. Face aux journalistes, sans détours, l’artiste a retracé ses débuts. A cette époque, le guitariste Alassane Thiaré avait flairé ses talents artistiques, musicaux en particulier. «J’ai juste peaufiné ses dispositions d’artiste, de manager, de compositeur. On a composé, arrangé et joué ensemble des morceaux. Mais, le plus important, est en lui. Je suis certain que le meilleur reste à venir. Il va encore nous démontrer ses talents cachés», témoigne Alassane Thiaré. Les deux artistes ont joué comme au bon vieux temps montrant leur complicité.
Baye Gallo travaille sur deux albums : Salam (La Paix) et Same Kat (Le Berger). Quelques singles sont déjà disponibles et des vidéos aussi. Dans ses deux productions, le chanteur fidèle à sa démarche reste un artiste attaché et réceptif aux problèmes de son époque. Dans Same Kat, une production de 14 morceaux, dont la sortie est prévue en juin prochain, il parle du berger, une métaphore du chef de famille. Le chanteur invite à la responsabilité de tout un chacun, et convie les gens à prendre les bonnes décisions. Cet album, produit par Zyryab production, verra la participation du guitariste de flamenco-jazz d’origine algérienne, Kader Fahem. «Les collaborations musicales de ce genre sont spontanées. Dans cet album, il y a un vrai échange musical avec le grand artiste Kader Fahem. Si vous l’écoutez vous verrez qu’il y a une symbiose», confié Baye Gallo. Quand est-il de sa collaboration avec les artistes sénégalais ? Le chanteur, qui vit en France, n’écarte pas l’idée à l’avenir de travailler avec les collègues locaux. Il confie d’ailleurs qu’il prépare un single avec la chanteuse Fakoly.
Baye Gallo a déjà sorti Barhama Baye (2009) et Africa Sunu (2011). Il rend hommage encore à son guide spirituel Baye Niass et à travers lui, tous les soufis dans Salam. Un album dont la sortie est prévu en fin d’année. Une production qui parle de foi, de croyance dans un contexte où l’Islam, sa religion, est apparenté à des choses négatives alors qu’elle n’est que «paix, partage et amour».
Après, le chanteur a laissé la place au plasticien, même si pour Baye Gallo les deux ne font qu’un chez lui. L’artiste a partagé le contenu de ses peintures, un mélange d’acrylique, d’huile, de récupération et de collage. Le peintre brosse cette Afrique sans frontières, une terre où tout est musique et couleur. Même si la plupart sont des œuvres abstraites, sans nom, l’ombre de la femme y est très présente. «A travers mes œuvres, je rends hommage à ma mère et à toutes les femmes. Tout ce que j’ai appris, c’est elle qui me l’a insufflée», confie Baye Gallo. Présent à ce vernissage, le maire de Saly, Ousmane Gueye, a salué le talent du plasticien et son engagement à faire rayonner sa ville natale dans le monde à travers son art.
Baye Gallo et le Mawlana bande groupe ont gratifié le public des nouvelles sonorités dans la bonne ambiance. «J’adore sa musique et je suis subjugué par son talent de plasticien. Baye Gallo est vraiment singulier comme artiste», s’est réjoui un fan à la fin de la prestation.