Six mois après le démarrage de ses activités, la Bdk qui est loin d’être un fleuve tranquille n’a pas fini de révéler ses secrets aux bulles étincelantes. A peine aux commandes depuis fin juillet 2015, la directrice générale, la Sénégalaise Anta Dioum, débauchée de la major Attijariwafa Bank, et le président du conseil d’administration, Mamadou Seck, ont démissionné ce jeudi 21 janvier. Avec fracas. Retour sur les dessous d’un puzzle d’une banque d’affaires qui agace et intrigue.
Que se passe-t-il à la Banque de Dakar ? C’est le premier clash qui met en haute tension les administrateurs de l’une des dernières banques de la place financière de Dakar à avoir empoché son ticket d’entrée suivie de la gabonaise BGFI. Nous l’avons annoncé dans nos précédentes éditions, respectivement les 26 mars 2015, 4 juin 2015 et 24 juillet 2015, la Bdk (Banque de Dakar) est une grande nébuleuse. Les Afriques qui a éventré le deal des nouveaux gladiateurs voilà bientôt 9 mois – arrimés sur la place financière de Dakar – vient d’apprendre que la directrice générale de la banque, la brillante et teigneuse Anta Dioum vient de jeter l’éponge ce jeudi 21 janvier 2016. Elle a été suivie par le président du conseil d’administration, l’autre Sénégalais, Mamadou Seck, qui jusqu’à un passé récent, était aux commandes de l’hémicycle à la place Soweto. Selon des informations exclusives parvenues à Les Afriques, le conseil des administrateurs a avalisé ce jour le départ du tandem Anta Dioum-Mamadou Seck. Après avoir levé le voile sur l’identité des actionnaires de la Banque de Dakar, des sources crédibles jointes par Les Afriques confirment la nomination du Vasco Duarté au poste de Pca et du Sénégalais Ibrahima Fall aux fonctions de directeur général. Cet ancien cadre de la Brm (Banque régionale des marchés) occupait jusqu’avant la rupture des amarres par Anta Dioum le fauteuil de directeur général adjoint. Début juillet 2015, le patron de la holding bancaire, l’Espagnol Alberto Cortina n’avait pas lésiné sur les moyens en libellant le gros chèque pour recruter au poste de Dg Anta Dioum, réputée une tête d’œuf qui officiait au groupe Attijariwafa Bank à Casablanca. La Bdk avait dégainé fort pour finaliser le signing package de la nouvelle recrue. L’ex-pensionnaire d’Attijari avait dû remplacer Vasco Duarté défenestré au forceps, le même qui se voit propulser au poste de président du conseil d’administration.
Selon nos informations, les rapports entre administrateurs à la Bdk se dégradaient au point qu’ils se regardaient en chiens de faïence. Une exclusivité de Les Afriques, à en croire nos sources, le magnat espagnol Alberto Cortina veut défoncer la serrure et faire autre que le métier de banque classique, s’apparentant à du Banking casino ou du Banking offshore peu conventionnel. On évoque dans les coulisses, captées par nos câbles, des informations faisant étant depuis le démarrage des activités de la banque, d’opacité de management, d’absence notoire de transparence, de comportements désobligeants des espagnols. Le malaise a pris des proportions insoupçonnées mettant sous haute tension la banque contrôlée en grande majorité par des capitaux étrangers espagnols. Inflexible et rigoureuse, Anta Dioum, pour question d’honneur, a décidé de quitter le navire, nous a commenté une source.
Signalons que c’est Aliou Sall, le jeune frère du président Macky Sall, qui avait servi d’intermédiaire aux Espagnols pour s’introduire sur le marché sénégalais. Grosse nébuleuse. Les Afriques promet d’y revenir.