Me Alioune Badara Cissé n’a pas fait dans la langue de bois pour dire ce qu’il pense du projet de réforme constitutionnelle instituée par le président de la République, Macky Sall, sur sa volonté de réduire son mandat de 7 à 5 ans. «Ma position sera celle du peuple sénégalais», a dit Abc.
Lors de sa passation de service avec Pr Serigne Diop, Me Alioune Badara Cissé, fraichement nommé médiateur de la République, avait annoncé sa mort politique. Cette annonce est à ranger aux oubliettes. Puisqu’en marge de la quatrième Assemblée générale des Médiateurs des pays membres de l’Uemoa (Amp-Uemoa) ouverte hier, Abc a non seulement livré son opinion sur la volonté du chef de l’Etat de réduire son mandat de 7 à 5 ans, mais la salle où s’est tenue la rencontre était remplie par les abécédaires et mouvements de soutien de l’actuel médiateur de la République.
Sur la question de la réduction du mandat présidentiel, le successeur du Pr Serigne Diop à la tête de la Médiature a déclaré que «ma position sera celle du peuple sénégalais…Je me réjouis de cette volonté de réforme constitutionnelle d’autant plus que celle-ci mentionne la rétroactivité du mandat présidentiel en cours», a dit le nouveau médiateur qui a rappelé que «son indépendance d’esprit l’accompagnera tout au long de son mandat». Mieux, l’ancien ministre des Affaires étrangères affirmera que la conciliation et l’arbitrage seront ses maîtres mots pour une meilleure prévention des crises sociales, sécuritaires et politiques.
Cette rencontre qui a eu pour thème : «Pour un climat apaisé et durable dans l’espace sous-régional, quel rôle pour le médiateur ?» aura permis d’aborder la lancinante question du djihadisme et du terrorisme dans la sous-région. Sous ce rapport, Ngolo Coulibaly, président de l’Association des médiateurs des pays membres de l’Uemoa, a insisté sur le rôle avant-gardiste du Sénégal sur ces préoccupations. Il a ainsi invité les différents pays membres de l’espace Uemoa à agir ensemble et façon concerté pour faire face aux nombreux conflits et crises. Parce qu’insiste-t-il, «le médiateur est impliqué dans la réglementation des conflits pour l’avènement d’un climat sous régional apaisé». L’appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui a présidé la rencontre, a invité les pays membres de l’espace économique à faire face à l’adversité et aux menaces de tous ordres. «L’extrémisme est une menace contre la paix», prévient le Pm Dionne.
Magib GAYE