Les sachets en plastique de faible micronnage, en l’occurrence les sachets fins et fragiles, sont plus que jamais présents dans les boutiques et autres marchés. Vendeurs et consommateurs ne se soucient guère du respect de la loi interdisant l’utilisation et la vente de ces sachets.
Plus de quinze jours après l’effectivité de la loi interdisant la vente, la production, la détention et l’importation des sachets fins, votée le 21 avril 2015 par l’Assemblée nationale du Sénégal, consommateurs et vendeurs ne se plient guère au respect de ladite loi. Au niveau du marché de Cambérène, situé dans la commune de la Patte d’Oie, les sachets de faible micronnage font toujours partie de la vie des utilisateurs et autres vendeurs. En effet, la majorité des femmes qui viennent faire leurs provisions dans ce haut lieu de commerce, tiennent un sachet en plastique, rempli de condiments ; ou des sachets qui contiennent divers produits alimentaires rangés dans leurs calebasses ou paniers de marché.
Cet entêtement à ne pas se conformer à la loi s’explique, d’après Amadou Boye, vendeur de produits alimentaires, par le fait que ladite loi est dépourvue de mesures d’accompagnement adéquates. Pour lui, avant de penser à faire voter une loi pour interdire les sachets en plastique, l’Etat devrait commencer par proposer des supports efficaces et à moindre coût qui allaient remplacer ces sachets. Il souligne ainsi que «malgré le passage au quotidien des agents de contrôle du ministère du Commerce, les sachets en plastique seront toujours servis aux clients, en attendant qu’une solution durable soit trouvée».
Awa Sow, une jeune consommatrice, soutient qu’ elle n’est «pas prête à retourner au moyen âge, avec notamment le retour des calebasses en guise de panier de marché pour faire plaisir à ceux qui ont décidé d’interdire les sachets en plastique». Elle poursuit : «Je ne m’imagine pas porter une calebasse sur ma tête ou entre mes bras pour venir au marché. Par conséquent, je vais continuer à utiliser les sachets en plastique sans état d’âme».
Plus rationnelle que la jeune fille, Oulèye Mbodji, une femme d’âge mûr, avance que «par mesure de prudence, mieux vaut venir au marché avec un seau ou une calebasse. Les sachets qui sont donnés gratuitement par les vendeurs sont de mauvaise qualité ; et celles qui les utilisent voient souvent la moitié de leurs produits alimentaires se disperser par terre et se sont piétinés par les passagers». Aussi, invite-t-elle, les jeunes filles à changer leurs habitudes en utilisant les ustensiles de cuisine traditionnels pour faire leurs achats alimentaires au marché.
Toutefois, il est important de noter que ces sachets fins et fragiles ont une durée d’utilisation qui n’excède pas une heure de temps ; et finissent éparpillés un peu partout dans les villes et villages. Ils font d’énormes dégâts sur le bétail, car les animaux domestiques, qui les avalent, finissent par succomber. Aujourd’hui, même la mer subit les effets négatifs de ces sachets en plastique. Selon des estimations du ministère de l’Environnement, la seule région de Dakar produit cinq tonnes de déchets plastiques par jour, et quelque 70 mille tonnes seraient dispersées à travers le pays.
Pour la préservation de l’environnement, la population sollicite de la part des autorités compétentes la mise en œuvre des mesures d’accompagnent de la loi interdisant l’utilisation et la vente des sachets en plastique de faible micronnage. Mais aussi une plus grande sensibilisation et d’information sur les types de sachets interdits.