Acculée par les retraités qui ont entamé, hier, une série de manifestations à Dakar et dans les régions, l’Ipres a fini par suspendre la mesure à l’origine du courroux de ces personnes du troisième âge, invoquant ainsi «l’absence de mesures d’accompagnement». Le directeur général de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) a annoncé le retrait de la mesure à l’origine du courroux des retraités : la mensualisation des pensions de retraite. Laquelle décision a été prise à l’issue d’une rencontre tenue, hier, avec des délégations de retraités. «Aujourd’hui, nous avons reçu les retraités.
Ils nous ont fait part des mesures d’accompagnement qui devaient être prises avant la mise en œuvre effective. Et que cela, ne relevait pas de l’Ipres, mais principalement de nos partenaires avec qui nous travaillons et plus particulièrement les banques», a précisé Mamadou Sy Mbengue dans une déclaration parvenue à Wal Fadjri. Sur les raisons de cette suspension de «sa» décision, le directeur général de l’Ipres l’explique principalement par un manque d’accompagnement de la nouvelle mesure qui vise, essentiellement, les retraités. En substance, il ressort en filigrane que les mesures d’accompagnements réclamées par les retraités ne peuvent être satisfaites par l’institution considérée. «Ces mesures n’ont pas été suivies et il était nécessaire, pour permettre aux retraités de vivre décemment, qu’on puisse peaufiner la stratégie, et voir avec nos partenaires la circulaire qu’on leur avait envoyée pour calibrer le remboursement des prêts qui sont effectués soient calés sur le mois. Nous-mêmes, nous nous sommes rendu compte, preuves à l’appui que tel n’a pas été le cas et nous avons jugé qu’il fallait, pour cette fois-ci, payer le complément pour être carrément au bimestre. Et dans les semaines à venir, le Président du Conseil d’administration va réunir le conseil pour voir avec eux les modalités de mise en œuvre», a-t-il tenu à clarifier. Cette nouvelle donne sonne comme un repli stratégique, donc d’une suspension de la décision à intervenir, afin de mieux mettre en œuvre la mesure. Mais elle ne signifie pas un abandon pur et simple de la mensualisation des pensions de retraite et des autres initiatives y découlant. «Il ne s’agit pas d’abandonner la mensualisation parce que c’est pour le bien des retraités. Mais juste pour que, dans le cadre de cette situation que nous vivons, que nous puissions permettre de lever les contraintes auxquelles sont confrontées les retraités», a encore annoncé Mamadou Sy Mbengue. Depuis 2007, les paiements de pensions de retraite par l’Ipres s’effectuaient par bimestre, c’est-à-dire tous les deux mois. Auparavant, le paiement s’effectuait pas trimestre.
Pape NDIAYE