La question du référendum agitée ces derniers jours suite à la sortie du ministre de l’Intérieur n’a pas une trop grande importance pour l’ancien ministre Daouda Faye qui appelle même Macky Sall à tourner le dos à 2017 et à se pencher sérieusement sur la présidentielle de 2019. Daouda Faye ne fait pas partie de ceux qui mettent la pression sur le chef de l’Etat pour l’amener à organiser le référendum et la présidentielle en 2017. L’ancien ministre estime qu’on ne peut pas reprocher au ministre Abdoulaye Daouda Diallo sa position sur le calendrier républicain. Suffisant pour appeler le Président Macky à tourner le dos à 2017 et se pencher sur la présidentielle de 2019.
«La loi l’y autorise à le faire et personne ne peut l’y contraindre», estime-t-il. Par ailleurs, Daouda Faye Vava se positionne en défenseur des députés. Face à la presse hier, il s’est prononcé sur la question de l’absentéisme des députés soulevée en séance plénière par le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. D’après l’ancien ministre sous le régime de Wade : «L’absentéisme des députés existe dans toutes les Assemblées nationales du monde. En France, ils ont réglé ce problème par une délégation de groupe pour voter». Mieux ou pis, fait savoir Daouda Faye, «on critique souvent les députés mais il faut avouer qu’on ne leur a pas donné leur statut d’élus du peuple». Se voulant on ne peut plus explicite, il précise qu’«il apparaît dans l’opinion publique que le député est un élu du parti. Ce qu’il convient de rappeler, c’est que le député n’est pas élu d’un parti politique mais un élu du peuple. Il est déclaré élu en tant que personne physique et en tant que député, il doit défendre les intérêts des personnes qui l’ont élu». Sous ce rapport, l’ancien ministre des Sports sous le régime de Wade estime que «le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dit qu’un député qui quitte son parti perd son mandat est illégal. Cela ne doit pas exister et porte atteinte à la liberté du député». Non sans faire savoir que «le règlement intérieur dit également qu’un député qui quitte son groupe parlementaire ne peut intégrer un autre groupe parlementaire est illégal». Ceux points, d’après toujours Vava, «portent atteinte aux députés». Occasion saisie pour faire savoir que «c’est l’Exécutif et le silence du pouvoir judiciaire qui fragilisent les députés parce qu’on leur refuse leur statut d’élus du peuple». Par la même occasion, «Vava» signale qu’«une fois que les députés seront considérés comme ils se doivent et acceptent qu’ils sont les élus par le peuple, la reconnaissance du statut réel des députés et la modification urgente du règlement intérieur de l’Assemblée nationale s’imposent». «Le règlement intérieur viole une disposition de la Constitution : la liberté d’association. Il faut que l’Exécutif lâche l’Assemblée nationale et lui laisse son autonomie de fonctionnement en faisant en sorte que les députés soient les élus du peuple. Aussi, il faut que le judiciaire s’implique davantage pour que la Constitution soit appliquée au règlement intérieur de l’Assemblée nationale et de toutes les autres instances», a également appelé Daouda Faye.
Magib GAYE