Avoir eu un enfant réduirait le facteur de risque de mortalité précoce des femmes, selon les résultats d’une étude européenne de grande ampleur EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Les femmes qui ont eu un enfant auraient une espérance de vie plus longue que celles qui n’en n’ont pas eu. Les scientifiques ont aussi observé que celles qui ont eu leurs premières règles après 15 ans, celle qui ont allaité et qui ont pris une contraception orale (pour les non fumeuses) auraient elles aussi une vie plus longue.
Les chercheurs de l’Inserm ont analysé les données médicales des 500 000 participants de l’étude EPIC et celles des 100 000 femmes françaises de la cohorte Inserm E3N (Etude Epidémiologique auprès des femmes de la MGEN) pour comprendre s’il existait un lien entre facteurs hormonaux et reproductifs et mortalité féminine. Les facteurs hormonaux ont un lien sur le risque de décès Après avoir pris en compte les facteurs de risque (poids, tabagisme, activité physique et le niveau d’éducation), les chercheurs ont constaté que le risque de décès des femmes ayant allaité, pris la pilule (pour les non ou ex-fumeuses) ou eu leurs règles après 15 ans étaient d’environ 10% inférieur par rapport à celles qui respectivement n’avaient pas allaité, pas pris de contraceptif oral ou eu leurs règles avant 12 ans. Ces facteurs jouent tous dans le même sens, que l’on s’intéresse à la mortalité globale, la mortalité par cancer ou par maladie cardiovasculaire, selon cette étude publiée sur le site de l’IARC (http://epic.iarc.fr/). “L’objectif de l’étude EPIC était initialement d’étudier l’impact de l’alimentation sur le cancer et celui de E3N concernait initialement le cancer du sein. Mais ces cohortes permettent le recueil d’un nombre de paramètres si élevé qu’elles sont exploitées de façon plus large dans un second temps. EPIC, tout comme E3N, a une puissance statistique très importante, du fait du nombre de participants. On peut ainsi en tirer de véritables enseignements sur le risque à long terme de différentes pathologies, en lien avec des paramètres de vie ou de santé” explique Françoise Clavel-Chapelon, du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations et directeur l’étude E3N.