Le député, Moustapha Diakhaté semble avoir une dent de requin contre les syndicalistes de l’enseignement. Il n’a pas été tendre avec ces derniers, ce week-end, devant le Ministre de l’éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam qui défendait le budget 2016 de son département. Le parlementaire a qualifié les enseignants grévistes d’incapables à cravacher comme dans le pays de Yaya Jammeh.
Le Ministre, refusant ce terrain glissant, invite les députés à ne pas jeter l’opprobre sur les enseignants. Puisque, considère-t-il, la grève qui est à respecter émane de la constitution.
Le parlementaire, Moustapha Cissé Lo a plaidé devant le Ministre de l’éducation nationale, la méthode répressive pour décourager les grévistes du système éducatif sénégalais. « On doit faire de sortes que celui qui part en grève, soit on charcute son salaire ou le licencie. Celui qui part en grève, on lui coupe son salaire. Si vous faites cela pendant un an, personne n’ira en grève. Si, le gouvernement me donnait le pays pour un an, personne ne ferait plus de grève », a craché le parlementaire.
Qui rappelle que dans les années 68-69, les enseignants ne touchaient que 28 000 Fcfa comme salaire. Suffisant pour lui de soutenir que les enseignants sont mieux payés qu’un sous-préfet. Sur ce, il trouve inacceptable que ces derniers sacrifient l’avenir des enfants par des mensonges pour des intérêts crypto-personnels. Pis, il considère que certains syndicats d’enseignants ne sont composés que 5 personnes. « Il y a des choses qui ne peuvent faire avancer un pays. Il faut chasser les grévistes du système et recruter d’autres qui vont servir loyalement le pays. Beaucoup ont appris dans ce pays. Il y’en a qui peuvent servir. Maintenant, il faut siffler la fin de la récréation », a plaidé le député Baol-Boal. Il accuse une certaine presse de corrompue, s’activant en connivence avec des syndicalistes pour jeter l’anathème sur l’Etat.
Ce qui agace le plus le parlementaire, c’est le fait que ces syndicalistes passent tout leur temps à parler dans les medias. A cet effet, il soutient que cette presse incriminée n’écrit rien de bon. Cependant, la parlementaire Ndéye Lucie Cissé qui invite son collègue Moustapha Cissé Lô à nuancer, ne semble pas partager son avis. D’après elle, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Puisqu’il y a des résultats encourageants, réalisés par les enseignants. « Je ne suis pas d’accord avec le procès qui a été fait ici contre les enseignants et des syndicats. Ce n’est pas vrai. Tout le monde est d’accord qu’il y a des dysfonctionnements dans le système éducatif », constate-t-elle. Avant de préciser qu’il y a des syndicats à vocation diverse. « Il y a des choses à revoir dans les syndicats. Il faut reconnaitre qu’il y a des syndicats qui luttent contre les intérêts matériels et moraux de leur corporation. Et, c’est normal », a-t-elle déclaré. Il faut respecter, relève-t-elle, les contrats signés avec les enseignants qui reste le seul moyen de pacifier l’espace scolaire et universitaire. Ailleurs, elle exige une élection de représentativité pour permettre de déterminer les vrais interlocuteurs de l’Etat du secteur de l’éducation. La même doléance a été formulée par le député Hélène Tine qui trouve que 60 organisations syndicales dans un pays comme le Sénégal est une exagération.
Oppression des grévistes refusée par Serigne Mbaye Thiam
En réponse aux exigences de Moustapha Cissé Lô qui demande une répression sévère aux enseignants grévistes comme au pays de Yaya Jammeh. Le Ministre de l’éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam refuse de s’évertuer dans une certaine dictature. Il a rappelé que la grève qui est à respecter émane de la constitution. Ainsi, rendant hommage aux enseignants, le Ministre invite les députés à ne pas jeter l’opprobre sur les enseignants. « Maguette Dioh a été dans des localités reculées, dans des abris provisoires. On a vu des enseignants dévoués qui dispensaient des cours dans des conditions difficiles. Quand on les rend hommage, c’est cela qui permet maintenant à ceux qui ne sont pas sur le droit chemin, de se remettre à l’ordre. Mais, il faut reconnaitre les efforts de la majorité d’entre eux qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles », apprécie-t-il. A cet effet, il informe que tous ses collaborateurs, ses directeurs et ses chefs de services qui l’aident à la réussite de sa mission, sont des enseignants. Le Ministre promet que les élections de représentativité se tiendront au courant de l’année scolaire 2015-2016 par le Ministère de la fonction publique. Le budget du ministère de l’éducation nationale est arrêté, pour la gestion 2016, à la somme de 376 milliards 909 millions 114 mille 000 Fcfa contre 370 milliards 742 millions 561 mille 060 Fcfa, soit une augmentation de 6 milliards 166 millions 552 mille 940 Fcfa en valeur absolue et 1,66% en valeur relative.
Adama COULIBALY