Dans une lettre ouverte, la conseillère spéciale du Président Macky Sall, accuse Idrissa Seck de limiter son rôle d’opposant à l’invective et au maquillage de la vérité. Conseillère spéciale du chef de l’Etat et membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr, Zahra Iyane Thiam n’a pas mis du temps à répondre au fondateur de Rewmi. De la France où elle se trouve, elle accuse Idrissa Seck de distiller des contrevérités pour manipuler l’opinion. «Quel dommage de constater en ce moment précis, dans la marche de notre parcours démocratique, que le rôle d’opposant, par essence sentinelle du respect de l’engagement pris pour un avenir de nos populations, soit réduit à l’invective, la mauvaise foi, le maquillage de la vérité, la manipulation et le mensonge», dit-elle dans un communiqué.
«Tout comme les traités ont leur ‘jus cogens’ chez nous acteurs politiques, les valeurs communes que nous devons partager, quelle que soit la situation, restent le combat dans la dignité, l’opposition ou l’adversité dans la loyauté et la responsabilité. Loyauté vis-à-vis de soi-même, des populations surtout celles qui sont acquises à votre cause et idéaux et responsabilité vis-à-vis des institutions de la République», poursuit-elle. Avant d’ajouter : «Alors comment osez dire que le président de la République, Macky Sall n’est pas au service du Sénégal. Confronté depuis son accession au pouvoir en 2012, à une restructuration économique et sociale perpétrée pendant douze longues années et qui fait face à des problèmes au niveau de tous les secteurs, tente d’apporter au quotidien des solutions priorisées tenant en compte de la diversité, le contexte géostratégique, la recherche des équilibres ainsi que des intérêts individuels et collectifs voire nationaux». Zahra Iyane Thiam, qui cite les réalisations du pouvoir, affirme que le Président Sall a pris des mesures «osées» ayant comme effets immédiats de rendre soutenable le rythme de vie de nos compatriotes. A cela, il faut ajouter, dit-elle, les différentes consultations inclusives organisées sur ses instructions, entre l’ensemble des acteurs concernés par l’éducation et la formation, ou l’enseignement supérieur qui permettront à terme de ramener l’équité, la paix et la qualité dans ces secteurs moteurs de l’émergence de toute nation. «D’ailleurs avec le pacte de stabilité sociale, des mesures à fortes incidences financières ont été prises récemment lors du déjeuner qui a réuni autour du Président Sall l’ensemble des acteurs et partenaires sociaux (…) Des acquis louables qui seront renforcés par les réalisations attendues du Pudc que vous, monsieur Seck, ne pourrez jamais comprendre, vous monsieur Seck. Car en tant qu’élu au Conseil régional, votre seule prouesse aura été de n’y avoir jamais mis les pieds. Ce que, du reste, vous rééditez avec le Conseil départemental», assène la conseillère du chef de l’Etat. «Aussi suis-je parfaitement, d’accord avec vous, qu’en toute chose, la vérité finit toujours par triompher. Etant convaincus de cela, nous sommes dans la République, nous sommes dans ce pourquoi Macky Sall se dévoue jour et nuit, pour le respect de son serment dans l’exercice de sa mission régalienne, voilà son ‘Lui’ qu’il nous inculque», dit-elle encore, «conjurant» Idrissa Seck de ne jamais léguer à ses dévoués camarades et responsables politiques de son parti son «Lui», tel que vous l’avez théorisé dans «Lui et moi», allusion à sa lettre où il mettait à nu un accord entre lui et Abdoulaye Wade. «Ce ‘Lui et moi’ qui a consacré une valeur intrinsèque bien de chez nous que vous avez bafouée, en révélant, je ne parle point des secrets d’Etat mais des échanges intimes de Père spirituel à fils naturel, rendus publiques de la manière la plus dégoûtante qui soit et la plus pathétique au nom de la politique», soutient-elle encore, soulignant que l’objet véritable de cette lettre est destiné à la jeune garde d’Idrissa Seck que sont Déthié Fall, Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum, «de jeunes hommes, accomplis, pleins de talent, des patriotes sûrs, qui aspirez aux meilleures choses pour votre pays». «Vous devez contribuer et être au service de votre pays, et non au service d’un homme qui de jour en jour nous confirme son incapacité à être un Homme d’Etat», conclut la conseillère du président Sall. En marge de sa visite à Touba, Idrissa Seck n’a pas mis de gants pour critiquer la gestion du pays. «Je suis préoccupé et inquiet des signes d’énervement, de colère, que manifeste le président de la République ces derniers temps et qui traduisent peut-être le fait que la dégradation continue de la situation du pays commence à le dépasser. On rapporte fréquemment qu’il crie sur tout le monde: ses collaborateurs politiques comme sur ses collaborateurs du niveau de l’Etat», avait-il dit, alors selon lui, l’exercice de la charge présidentielle requiert davantage de sérénité, de sang-froid et d’autorité naturelle. Charles Gaiky DIENE