Les sociétés d’électricité de la Cedeao veulent mutualiser les ressources énergétiques des différents Etats pour mettre fin aux longues coupures dans certains pays. Lesquelles plombent la croissance ainsi que la compétitivité des économies de la région. L’intégration des systèmes électriques nationaux des pays membres de la Cedeao tend à être une réalité. La vingtaine de sociétés d’électricité de la région, réunies dans autour du Système d’échanges d’énergie électrique de l’Afrique de l’ouest (Eeeao) ont d’ailleurs décliné la feuille de route qui doit mener vers un marché régional de l’électricité unifié. La 10ème session de l’Eeeao, tenu à Dakar, du 23 au 25 novembre dernier a permis à ces dernières de réfléchir sur les moyens de hâter le pas pour l’effectivité du marché de l’électricité en 2019 afin de mettre définitivement un terme aux coupures d’électricité qui plombent la croissance de la région.
Selon l’Eeeao, la vision déclinée à travers ce marché régional est d’intégrer les réseaux électriques nationaux dans un marché régional unifié de l’électricité en vue d’assurer, à moyen et long terme, un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un coût compétitif aux populations des Etats membres de la Cedeao. Ce, grâce à la promotion et le développement d’infrastructures de production et de transport d’énergie électrique ainsi que la coordination des échanges d’énergie électrique entre les Etats. L’action de l’Eeeao repose sur le plan directeur de développement des moyens de production et de transport d’électricité de la Cedeao élaboré en 2004 et réactualisé en 2011. Lequel prévoit, à l’horizon 2025, la réalisation de plusieurs infrastructures dont 24 projets hydroélectriques d’une capacité de 7 092 MW, 5 projets thermiques de 2 375 MW, 4 projets d’énergies renouvelables pour 800 MW et 26 projets de lignes de transports de 16 mille kilomètres. Pour financer ces projets, le secrétariat de l’Eeeao, indique un document remis à la presse, hier, a pu mobiliser plus de 2 milliards 440 millions de dollars dont environ deux milliards 335 millions de dollars sont affectés à la mise en œuvre des projets prioritaires, 67 millions consacrés aux activités préparatoires de projets et 19 millions prévus pour le programme de renforcement de capacités. Néanmoins, Siengui Apollinaire Ki, Secrétaire général du Système d’échanges d’énergie électrique Ouest Africain a indiqué que le plan d’affaires 2016-2019 constitue la feuille de route de l’organisation, les prochaines années, pour le développement des infrastructures énergétiques régionales et la mise en œuvre progressive du marché régional de l’électricité. Ce plan d’affaires, dit-il, a un budget de 14,1 milliards de dollars pour sa mise en œuvre. «La réalisation physique, des projets prioritaires définis dans le plan, dans les délais prévus, permettra d’achever l’interconnexion électrique de l’ensemble des 14 pays de l’Eeeao en 2019 et de réaliser 6 100 km de lignes d’interconnexion et 1 179 MW de production. Le marché régional d’électricité devra également être fonctionnel», a-t-il ajouté. Les autres conditions préalables indispensables à la mise en place du marché régional de l’électricité devront aussi être réunies, selon lui. Il s’agit, entre autres, de la synchronisation des réseaux interconnectés de l’Eeeoa dont le projet est en cours d’exécution, de la construction et de l’équipement du Centre d’information et de coordination de l’Eeeoa, de la production et de l’adoption des textes réglementaires de gestion du marché. «Nous sommes résolument en marche pour la mise en œuvre du marché régional de l’électricité de l’Afrique de l’ouest. Sa mis en œuvre effective est prévue en 2019», dira-t-il. Mais en attendant cette mise en œuvre effective du marché, le Secrétariat général de l’Eeeaa continuera d’apporter une assistance aux sociétés d’électricité membres en matière de renforcement des capacités afin de leur permettre d’améliorer leurs performances en efficacité énergétique et en gestion commerciale. Pays hôte de la 10e session de l’Assemblée générale de l’Eeeao), le Sénégal entend jouer pleinement son rôle et profiter au maximum de la flexibilité que lui offrira le marché de l’électricité de la sous région. «Les récentes découvertes de pétrole et de gaz au large des côtes sénégalaises dessinent de nouvelles perspectives pour notre pays. L’exploitation future de ces gisements de gaz et de pétrole placera le Sénégal à moyen et long terme dans une position confortable de pourvoyeur potentiel d’énergie à la sous région», souligne le Directeur de cabinet du ministre de l’Energie, Mor Mbaye. *
Seyni DIOP