L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) a révélé, hier, la contribution des industries extractives à l’économie. Un chiffre qui bascule entre 41 milliards, selon l’Etat, et 46 milliards pour les sociétés minières. L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (Itie- Sénégal) a présenté, hier, le rapport 2013 sur la contribution financière des industries extractives qui regroupent les mines, le gaz et le pétrole. Et deux chiffres sont avancés en termes de contribution financière finale des industries. Pendant que l’Etat affiche 41 milliards reçus, les sociétés soutiennent avoir versé 46 milliards. Ce dernier chiffre est expliqué comme une «erreur matérielle» soutenue par le ministère de l’Industrie et des Mines et la société Sabadola.
Un écart cependant troublant que les participants à la présentation du rapport ont essayé d’expliquer. Mais pour le Secrétaire permanent à l’Itie, Cheikh Touré, le chiffre final à retenir est 46 milliards de francs Cfa. M. Touré a estimé par ailleurs que 146 compagnies sont enregistrées dans le secteur minier. 25 doivent faire des déclarations dans le cadre des exploitations. Dans le secteur des hydrocarbures, il estime qu’il y a 13 sociétés dont 3 exploitants dans la zone martine commune entre le Sénégal et la Guinée Bissau. Après les manquements relevés dans ce rapport 2013, les acteurs ont insisté sur le besoin d’expliquer cet écart en vue d’améliorer le prochain rapport. «Il faut qu’au nous explique ces écarts», a lancé Boubacar Tamba de la coalition de la société civile «Publiez ce que vous payez». Le directeur régional d’Afrique francophone de Itie, Mamadou Bady Baldé, voit le mal à grande dimension. «Nous sommes un peu responsable. Il n’y a pas de définition des écarts, ce qui entraîne une totale confusion», souligne-t-il. Pour M. Baldé, «un écart zéro ne signifie pas que le rapport est parfait». Ce qui compte pour lui, c’est la fiabilité. Mais l’essentiel, c’est que l’écart doit être expliqué. La question de l’écart a par ailleurs soulevé la problématique de la fiabilité des donnés. Pour le directeur régional d’Afrique francophone de Itie, l’Etat a normalement plus d’information que les entreprises. Il martèle aussi que le rapport n’est pas complet si l’Etat ne déclare pas. Pour M. Baldé, la question de la fiabilisation des données de l’Etat se pose en générale dans les pays francophones. A en croire les participants, ces manquements pourraient émaner du travail de collecte à la base. Pour Banguary Diallo, originaire de la région de Tambacounda, une des régions minières du Sénégal, il faut réfléchir sur le système de collecte de l’Etat et des compagnies. Il souligne qu’il est important d’avoir des informations pour bien suivre la chaîne des valeurs Les acteurs ont aussi insisté sur le besoin de rationaliser le système de flux. Il y a 32 types de paiement dans le secteur des hydrocarbures et 42 dans celui des mines, selon Cheikh Touré. Qui signale qu’un tel dispositif pose problème pour les investissements. Il faut donc une meilleure rationalisation.
Emile DASYLVA