Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a dénoncé, mardi, la «propagande» de l’organisation État islamique qui chercherait selon lui, en revendiquant le crash de Metrojet, à «nuire à la stabilité et la sécurité de l’Égypte».
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a qualifié de «propagande» la revendication du groupe État islamique qui assure être responsable du crash de l’avion russe, survenu le 31 octobre dans le Sinaï, bastion de la branche locale du groupe terroriste. «C’est une manière de nuire à la stabilité et la sécurité de l’Égypte ainsi qu’à son image. L’avion était à 35 000 pieds [10 668 m] et la situation dans le Sinaï, en particulier dans cette zone limitée, est totalement sous notre contrôle», a dénoncé Abdel Fattah al-Sissi dans un entretien sur la Bbc.
Le président égyptien exhorte à la patience alors que les enquêteurs tentent de déterminer les causes de l’accident qui a coûté la vie à 224 personnes, essentiellement des touristes russes. L’analyse des boîtes noires a débuté mardi en Égypte. «Cela prendra du temps pour clarifier cet incident, voyez le vol de la Pan American qui s’est écrasé en Europe [à Lockerbie, en Écosse, en 1988], cela a pris des années avant de trouver la vérité, les raisons du crash. Nous ne pouvons pas simplement tirer des conclusions hâtives», a déclaré le chef d’Etat égyptien.
Un scénario semblable au crash de Lockerbie
Le 21 décembre 1988, un Boeing 747 de la compagnie américaine s’était désintégré au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie quelques minutes après son décollage, d’une manière semblable à ce qui est arrivé samedi à l’Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet. Les enquêteurs avaient mis quatre jours pour conclure qu’une petite bombe avait été cachée à bord de l’appareil, mais trois ans pour identifier les auteurs libyens de cet attentat.
L’Airbus de Metrojet s’est totalement disloqué en vol comme en atteste l’extrême dispersion des débris et des corps au sol, sur plus de 100 km2 selon certains enquêteurs. D’après des experts interrogés par l’Afp, l’appareil a dû subir un choc extrêmement soudain au point que le pilote en a instantanément perdu le contrôle. Les experts ont exclu qu’il ait pu être atteint à 10 000 mètres d’altitude par un missile tiré de l’épaule, du type de ceux dont dispose l’Ei dans le Sinaï. Le chef du renseignement américain James Clapper a indiqué lundi à Washington qu’il n’y avait «pas de signe pour l’instant» qu’un acte terroriste soit à l’origine du crash. Selon lui, il est également improbable que l’Ei ait les moyens d’abattre un avion commercial en vol, ce qu’il n’exclut cependant pas complètement.
Restent donc deux hypothèses: un problème technique qui provoque une explosion et une dislocation immédiate de l’appareil ne laissant pas le temps au pilote de communiquer – cas rarissime selon les experts -, ou une bombe, apportée dans l’appareil par un occupant ou placée à bord par un membre du personnel au sol.
(France24.com)