Que la direction du Pds se le tienne pour dit. Même s’il soutient que Karim Wade reste son candidat à la prochaine présidentielle, Modou Diagne Fada n’entend pas participer à un «suicide collectif» en s’accrochant à «une candidature impossible».
Invité de l’émission Grand jury sur la Rfm, Modou Diagne Fada s’est voulu clair et précis. Certes Karim Wade, désigné par le Parti démocratique sénégalais (Pds), reste son candidat à la prochaine présidentielle. Mais le leader des «réformateurs» n’entend pas s’accrocher à «une candidature impossible». Une manière de dire qu’il n’attendra pas que le Pds dont il se réclame soit forclos lors des prochaines élections présidentielles. «Je ne participerai pas à un suicide collectif. Comme moi, beaucoup d’autres responsables n’accepteraient pas de participer à un suicide collectif», a laissé entendre Diagne Fada au micro de la Rfm. Et de poursuivre : «Je suis un homme politique sérieux. J’aime bien Wade, j’aime bien son fils. J’ai choisi Wade comme leader, mais ce n’est pas Wade qui va me choisir mon leader. Wade a accompli sa mission pour le parti, il a accompli sa mission pour le pays et pour l’Afrique. Il est temps qu’il se repose.»
Interpellé sur les accusations faisant de lui un pion du pouvoir de Macky Sall dont l’ambition serait de détruire le Parti démocratique sénégalais (Pds), Modou Diagne Fada botte en touche. «Ce sont des accusations gratuites et simplistes de mauvais perdants, des gens qui n’ont pas compris le règlement intérieur (de l’Assemblée nationale). L’article 22 dit que les modifications du groupe parlementaire doivent être apportées par le président du groupe en exercice», souligne-t-il. Avant d’insister : «Aller jusqu’à parler de collision avec l’adversaire, c’est simpliste.» Modou Diagne Fada révèle, d’ailleurs, que sa dernière rencontre avec le Président Macky Sall date du sommet de l’Alliance des libéraux démocrates d’Afrique et des Caraïbes. Selon lui, tout ceci n’est que prétexte pour le liquider politiquement. Et de s’interroger : «Mais qu’ai-je fait pour mériter pour qu’on me sanctionne ? Je n’ai fait que demander que le parti soit renouvelé. Nous sommes dans le cadre d’un parti démocratique. C’est mon droit, en tant que militant appartenant à un parti démocratique, de demander que soit organisé un congrès.» «Quand nous l’avons dit à travers un mémorandum, ils (les membres de la direction du Pds, ndlr) m’ont enlevé de la tête de la commission chargée des élections que je dirigeais depuis 2012. Ensuite, ils ont essayé de m’enlever de la tête du groupe parlementaire. Est-ce que je devais rester les bras croisés et accepter d’être liquidé politiquement ?», a poursuivi le président du Conseil départemental de Kébémer. Qui souligne : «On a voulu m’enterrer politiquement, j’ai résisté. C’est mon droit de résister.»