L’avenir politique du chef de l’Etat dépend de la poursuite de la traque des biens dit mal acquis. C’est l’opinion du député El Hadj Diouf qui indique que Macky a intérêt à aller jusqu’au bout.
Le président de la République doit impérativement poursuivre la traque des biens dit mal acquis et ne pas se limiter à Karim Wade. Me El Hadj Diouf, un des avocats de l’Etat dans cette affaire, affirme que sa survie politique en dépend. Mieux, dit-il, «il est mort politiquement», si cette traque se limitait au fils de l’ancien président de la République. «Vous imaginez, arrêter brutalement cette traque et ne plus continuer à défendre le peuple. C’est pourquoi en s’arrêtant à Karim, Macky risque de se discréditer. En protégeant d’autres dignitaires de l’ancien régime, Macky sera rejeté par le peuple», dit-il, ajoutant qu’il y a des voleurs qui tournent autour du président de la République. «Parmi l’entourage du Président Macky Sall, les plus bavards qui exigent des sanctions exemplaires contre ceux qui sont traqués sont des voleurs. Ce sont des voleurs qui crient au voleur», révèle le député et avocat qui était l’invité de l’émission Opinions sur Walf tv et Walf fm.
D’après Me El hadji Diouf il y a des milliardaires qui sont là depuis l’époque du Président Senghor. C’est pourquoi, il préconise qu’on remonte jusqu’à l’époque du premier président de la République pour traquer les fonctionnaires de l’Etat qui sont devenus des milliardaires, qui le revendiquent et qui vont aux élections avec ces milliards. «On ne peut pas arrêter Karim sans remonter à la période senghorienne, comme si on ne cherchait à éliminer Karim», souligne Me Diouf, invitant également le chef de l’Etat, à qui on attribue une fortune estimée à sept milliards de francs, à s’expliquer sur l’origine de sa fortune. Le conseil supérieur de la magistrature a nommé Ibrahima Ndoye procureur adjoint de la Crei en remplacement d’Antoine Diome.
D’autre part, s’agissant de la crise qui secoue le Pds, Me Diouf, qui est par ailleurs avocat, estime que soit Modou Diagne Fada ne connaît pas les textes, soit il essaie de manipuler l’opinion. «Il sait pertinemment qu’il n’était plus président de groupe au moment de la constitution des groupes parlementaires», répète-t-il, expliquant qu’au début de chaque session parlementaire, on remet tout à plat. «Le groupe qui est créé au début de la session nomme son président et son vice-président. Il n’est pas dit que c’est le président sortant qui reçoit les adhésions, dont la vie se termine avec la fin de la session parlementaire. A la fin de la session, Fada n’existe plus», conclut le député non inscrit.
Ch.G. DIENE