C’était encore l’ambiance des grands jours à l’Assemblée nationale avec l’ouverture de la session unique. Echanges houleux entre députés, mobilisation des militants et de gros-bras… Tout y passe.
L’ambiance était au rendez-vous hier à la place Soweto à l’occasion du renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale. Prévue pour démarrer à 15 heures, la séance a été retardée de deux longues heures. Puisque les députés n’ont commencé la session unique qu’aux environs de 17 heures. L’Assemblée a été prise d’assaut par les militants du Parti démocratique sénégalais (Pds) et ceux du parti au pouvoir. Mais ils ont gardé les acclamations et autres signes de soutien à la fin de la cérémonie. Car, le président de l’Assemblée nationale a évoqué quelques articles concernant les perturbations, les acclamations de ceux qui assistent à la séance. En clair, tous ceux qui manifestent des actes de ce genre sont directement évacués de la salle par les gendarmes préposés à la sécurité des lieux.
Durant la séance, un fait a marqué les esprits. Et c’est le député El Hadji Diouf qui s’est illustré de la plus «belle» manière. Il a interrompu net le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, qui était en train de lire les deux lettres déposées par le secrétaire général national adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds), Oumar Sar et le chef de file des frondeurs du même parti, Modou Diagne Fada. En ce moment, la séance était à sa dernière phase, c’est-à-dire l’installation des groupes parlementaires. Seulement, en lieu et place de cette installation, Moustapha Niasse a tout simplement suspendu l’élection du bureau. Une démarche qui n’a pas été du goût de Me El Hadji Diouf qui a évoqué l’article 11 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Et il a continué à perturber le discours de Niasse jusqu’à ce que son collègue Zator Mbaye, membre de l’Alliance des forces de progrès (Afp), lui demande de se taire. N’ayant pas apprécié cette attitude du député et militant de l’Afp, Me El Hadji Diouf le qualifie de répondeur automatique de Moustapha Niasse. Avant de lui signifier qu’il était un «petit homme». Les échanges entre les deux hommes ont créé un brouhaha indescriptible dans la salle.
En outre, l’Assemblée nationale n’a pas accueilli, hier, que des militants de partis politiques. Il y avait aussi une forte mobilisation de gros-bras qui accompagnent le président déchu du groupe parlementaire des «Libéraux et Démocrates», Modou Diagne Fada. A cela s’ajoute, la forte mobilisation des éléments de la gendarmerie qui ont surveillé les moindres faits et gestes des uns et des autres. À la fin de la séance, les militants du Pds se sont regroupés devant les grilles de l’Assemblée pour acclamer le coordonnateur de leur formation politique, Oumar Sarr et Aïda Mbodji qui espère encore être promue présidente de groupe. Ces derniers n’ont pas voulu se prononcer sur ce qui venait de se passer à l’hémicycle avec une opposition qui se présente avec deux groupes dont les animateurs viennent du même parti.
Adama COULIBALY