C’est le bureau de l’Assemblée nationale nouvellement élu et composé exclusivement des députés acquis au Président Macky Sall qui va décider, aujourd’hui, du groupe parlementaire qui va représenter le Pds à l’Assemblée nationale.
C’est le comble de l’ironie. Le sort du Parti démocratique sénégalais (Pds), à l’Assemblée nationale, est entre les mains de leur ennemi intime, le président de la République Macky Sall, à travers son groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, des députés acquis à sa cause et qui lui obéissent au doigt et à l’œil. «Nous sommes des députés du Président», aiment ressasser les députés de la mouvance présidentielle. C’est le bureau de l’Assemblée nationale nouvellement élu et composé exclusivement des députés de la mouvance présidentielle qui va décider, aujourd’hui, du groupe parlementaire qui va représenter le Pds à l’Assemblée nationale.
Le coordonnateur national du Pds Oumar Sarr et le député Modou Diagne Fada ont déposé chacun une déclaration de constitution de groupe parlementaire. Selon Moustapha Niasse, Oumar Sarr fait référence à l’article 20 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, alors que Modou Diagne Fada invoque l’article 22.
«C’est le bureau qui va trancher, ce sont nos adversaires qui vont nous départager», déclare Modou Diagne Fada, résigné.
Après s’être réuni aujourd’hui, le bureau va fixer une date pour la plénière. Ce que contestent des députés de l’opposition et même de la mouvance présidentielle. El Hadj Diouf affirme que le bureau ne peut pas se réunir sans la composition des groupes parlementaires. «Si les groupes restent intacts, il n’y aura pas de problème. Par contre, s’il y a changement, cela aura un impact sur la composition des commissions qui sont formées sur la base des groupes parlementaires», explique le député «apériste» Cheikh Diop Dionne. Le député de Rewmi Thierno Bocoum ne dit pas autre chose. «Les députés devaient être informés des groupes parlementaires existants. On n’a pas compris pourquoi on a différé ce qui a été déjà déposé. Et on nous précise qu’on a convoqué les commissions, alors que les commissions se font en rapport au nombre et aux membres des groupes parlementaires», dit-il. Avant d’ajouter : «Je ne peux pas comprendre qu’on vienne en session et qu’on ne puisse pas nous dire les groupes parlementaires qui sont formés. On a clôturé la session et personne ne sait le nombre de groupes qui existe. Par conséquent, nous considérons qu’il y a un seul groupe».
Abdoulaye Wade a décidé de remplacer Modou Diagne Fada par Aïda Mbodj à la tête du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates. Ce que Fada conteste.