Même s’ils saluent l’initiative du président de la République de prendre langue avec les acteurs du système éducatif, les inspecteurs de l’Education n’en sont pas sortis rassurés. Ils soulignent que Macky Sall n’a pas été sur le règlement des points cruciaux de leurs revendications.
Samedi dernier, le président de la République a rencontré les acteurs du système éducatif. Objectif, chercher une solution définitive à la crise qui secoue le secteur, depuis l’année dernière, avec la révolte des enseignants qui réclament toujours le respect des accords signés, en février 2014, et ceux des inspecteurs paraphés le 30 décembre 2014. Mais sortir de cette rencontre, les inspecteurs de l’Education, par le biais du Bureau exécutif national du Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation au Sénégal (Siens), n’affichent pas la satisfaction. En conférence de presse, hier, les leaders de ce syndicat estiment qu’ils n’ont pas reçu de réponses claires venant du président Macky Sall sur la matérialisation de leurs revendications contenues dans un protocole d’accord signé avec l’Etat en fin 2014.
«Ce qui pouvait se faire pour que nous soyons satisfaits, ce serait que le président de la République se prononce, de façon claire, sur les revendications des inspecteurs notamment sur le protocole du 30 décembre 2014. Cela n’a pas été fait à part l’annonce sur la publication des résultats de l’étude faite sur le système de la rémunération et de la motivation. Nous sommes restés sur notre faim, mais nous avons salué l’initiative. Nous pensons qu’il était bon, vu l’état actuel de la crise, que le président prenne les choses en main. Mais nous pensons qu’en ce qui concerne les inspecteurs de l’Education, ce sera à travers des actes de ce qui lie aujourd’hui le gouvernement aux inspecteurs c’est-à-dire le protocole d’accord», se désole le secrétaire général du Siens, Samba Diakhaté. Ce dernier souligne que le Gouvernement fait toujours dans le dilatoire pour honorer ses engagements. Samba Diakhaté indique que pour régler cette affaire, l’Etat repousse toujours ses devoirs aux calendres grecques, alors que des échéanciers avaient été donnés pour mars et avril 2015. Devant ce fait, le Siens demande à ses militants de se mobiliser pour obtenir gain de cause.
En outre, le Siens a fait le bilan de l’année scolaire écoulée. Ainsi, Samba Diakhaté et ses camarades notent une gestion chaotique du système. Ces inspecteurs pointent les limites du Paqueb. «C’est du tâtonnement avec ce programme. Les budgets arrivent en retard au niveau des structures, les outils ne sont jamais stabilisés à temps. Les structures déconcentrées sont mises dans un carcan avec des activités programmées à l’emporte-pièce. Nous pensons qu’il faut corriger à ce niveau là», constate M. Diakhaté qui ne manque pas de se prononcer sur les résultats scolaires. Sur ce point, il note des taux qui ne progressent pas. «Le taux d’abandon a progressé de deux points et la chute du taux de l’achèvement c’est-à-dire des élèves qui ne terminent pas leur cycle qui est passé de 70 à 62 %», dit-il.
En revanche, le Secrétaire général du Siens demande à ce qu’on revoie la question des heures supplémentaires dans les Centres régionaux de la formation du personnel de l’éducation (Crfpe). Il demande, en définitive, à l’Etat de revoir le vide juridique qui entoure cette question.