Le Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) se dit profondément outré de l’attitude «irresponsable» des autorités étatiques qui, selon les libéraux, optent délibérément de faire fi des préoccupations des étudiants pour user des moyens répressifs.
«Ainsi, au regard des violentes répressions policières dont les étudiants de l’Ucad font permanemment l’objet, ces derniers jours au sein du campus universitaire suite à la réclamation, et à juste raison d’ailleurs, du paiement de leurs bourses, le peuple est encore témoin du degré de mépris exceptionnel que ce régime nourrit à l’endroit de ses concitoyens», soulignent Victor Sadio Diouf et ses frères du Meel. «La violente répression qui a occasionné des dégâts collatéraux et a failli emporter des vies humaines est tout simplement incompréhensive, insoutenable, intolérable et condamnable. En choisissant de viser intentionnellement et volontairement une chambre où des étudiantes étaient présentes, avec du gaz lacrymogène, les policiers ont commis un acte volontaire d’assassinat», ajoutent-ils. Non sans exiger à ce que le procureur s’autosaisisse et ouvre une enquête pour tentative d’assassinat. «Les forces de l’ordre (du désordre devrait-on dire) ont franchi une nouvelle fois le rubicond en violant une énième fois les dispositions pertinentes des franchises universitaires», constate le Meel.
Les jeunes libéraux tiennent ainsi à alerter l’opinion nationale et internationale par rapport au comportement «je-m’en-foutisme caractérisé du gouvernement» sur cette question et entendent mener une lutte âpre pour que leurs camarades puissent voir leurs droits rétablis. «A l’heure où les étudiants s’interrogent toujours avec acuité sur le sort réservé au dossier de Bassirou Faye (étudiant tué un certain mois d’août 2014 au campus universitaire), dont les tenants et aboutissants demeurent toujours dans les ténèbres de l’indécision politico-juridiques, le ministre de l’Enseignement supérieur Marie Teuw Niane et son président n’ont rien trouvé de mieux que d’émouvoir tristement le peuple sénégalais. Trop, c’est trop», martèle le Meel qui estime que les étudiants doivent aller dans le sens de réclamer plus de justice et d’attention, et, au-delà, réclamer à ce que tout citoyen non détenteur de sa carte d’identité biométrique puisse le faire. «Le principal enseignement à tirer de cette situation tendue dans le pays où tous les syndicats sont en ordre de bataille, est la crise au sommet de l’Etat et la tension de trésorerie révélées en son temps par le président Abdoulaye Wade. En effet, les caisses de l’Etat ne permettent pas de payer correctement les salaires et autres engagements et nous en voulons pour preuve la récente ponction des salaires des enseignants», accusent encore les élèves et étudiants libéraux.
Georges Nesta DIOP