Tamsir Ousmane Thiam et Wagane Souaré ont nié les faits, en estimant que c’est l’autre véhicule Dragon conduit par leurs collègues qui a mortellement heurté Mamadou Diop. Sentant l’étau se resserrer autour d’eux, ils ont demandé le renvoi du procès pour prendre des avocats.
A la question de savoir s’ils reconnaissent oui ou non les faits qui leur sont reprochés, les deux policiers ont répondu par la négative. Tamsir Ousmane Thiam et Wagane Souaré ont indexé leurs collègues policiers qui conduisaient l’autre véhicule Dragon, lesquels policiers ont été présents sur le terrain le jour du drame. C’était, hier, devant le juge, au Tribunal correctionnel de Dakar où se tenait le procès de l’affaire Mamadou Diop. Mais cette version des faits n’a pas emballé le procureur de la République et les avocats de la partie civile.
Soumis au feu roulant des questions, les deux policiers ont fini par demander un renvoi de leur jugement. Invités par le juge à décliner le motif de cette requête, ils ont invoqué l’argument de la constitution d’avocats pour assurer leur défense. Une demande agréée par le juge qui a, finalement, reporté l’audience, au 26 novembre prochain. «Nous voulons qu’on nous cherche des avocats pour nous défendre, car on ne peut plus parler sans avocat. C’est ce que nous avons décidé», a déclaré Tamsir Ousmane Thiam. En fait, les prévenus croyaient qu’ils allaient être défendus par l’agent judiciaire de l’Etat alors que ce dernier a estimé défendre, uniquement, l’Etat du Sénégal dans cette affaire.
Pour sa part, Me Abdoulaye Tine, avocat de la famille de Mamadou Diop, a demandé au juge de «tout faire pour que les conditions soient réunies afin que le procès puisse se dérouler à partir du 26 novembre». «C’est la cinquième fois que le procès est renvoyé à cause des prévenus. Pour la première fois, ils ont été convoqués mais personne n’a répondu.
Il n’y avait ni Tamsir ni Wagane et l’agent judiciaire de l’Etat aussi n’était là. La deuxième fois, Tamsir était déployé par la Police pour une mission au Mali. Et aujourd’hui, ils demandent de renvoyer le procès pour leur trouver des avocats», a déploré Me Tine. Il précise, en outre, que cela fait trois ans que la famille de la victime attende, dans la douleur, que la lumière soit faite.
De son côté, le père de Mamadou Diop a dénoncé un «complot étatique qui vise à protéger les vrais commanditaires du meurtre de son fils». «Les renvois, ça suffit maintenant ! De quoi on a peur ? J’ai la certitude que l’Etat tente de comploter pour protéger les vrais commanditaires», a-t-il accusé. Soulignons, pour mémoire, que les deux policiers sont poursuivis pour «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort». Mamadou Diop a été tué lors des violences préélectorales de 2012, à la Place de l’Obélisque.