La Société islamique pour le développement du secteur privé (Sid) dresse de belles perspectives à la finance islamique en Afrique. Dans son nouveau rapport intitulé «La finance islamique en Afrique: un avenir prometteur», elle met en exergue les opportunités et le potentiel énorme de développement de la finance islamique en Afrique.
Le document, rendu public en marge du Forum de la finance islamique en Afrique, à Abidjan, souligne la forte demande de l’Afrique pour les services et les produits financiers islamiques. Encore relativement sous-développé, indique le communiqué qui l’annonce, la finance islamique est en pleine expansion dans de nombreuses parties du continent notamment en Afrique du Nord et dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, particulièrement dans les pays qui possèdent une forte communauté musulmane.
Une des recommandations du rapport montre, selon la même source, que la finance islamique peut agir comme catalyseur dans la mobilisation de ressources financières en Afrique permettant la croissance économique et le développement durable. Ce, d’autant plus qu’on estime que la région a besoin de 93 milliards pour financer les grands projets d’infrastructure et de la fabrication, tandis que les déficits budgétaires nécessitent également des ressources additionnelles. Pendant ce temps, poursuit le texte, 2 milliards d’adultes restent exclus du système bancaire à l’échelle mondiale, et actuellement, l’Afrique subsaharienne à elle seule, compte 17 % des adultes non bancarisés de la planète.
Le rapport relève, en outre, qu’il y a un grand potentiel de financement pour les banques islamiques en vue de l’émergence croissante des Petites et moyennes entreprises (Pme) à travers toute l’Afrique. «A la lumière des niveaux de revenu relativement faibles, du vaste secteur informel et de la prévalence des petites entreprises en Afrique, la microfinance islamique offre également des opportunités de croissance», note le rapport. Qui souligne également des progrès notables dans le secteur de sukuk où les évolutions récentes ont poussé les gouvernements à se concentrer davantage sur la création d’un environnement plus favorable pour les émissions de sukuk. Certains pays ont déjà émis des sukuk comme la Gambie, le Soudan, le Sénégal et l’Afrique du Sud, tandis que la Côte-d’Ivoire s’est positionnée pour une émission d’ici la fin de l’année.
Dans ses principales recommandations, le rapport souligne que pour capturer cet énorme potentiel, il faudra surmonter certains défis. Lesquels on trait à la réglementation non adaptée, au manque de capital humain qualifié, la faible sensibilisation du public une méconnaissance de la finance islamique et enfin au cadre propice au développement des affaires.