«Depuis que la peine de mort a été supprimée dans notre pays, on a la douloureuse impression qu’il ne se passe plus de jour sans que les médiats ne portent à la connaissance de l’opinion publique, des assassinats provoqués par des mobiles futiles, à l’initiative d’individus qui ont ôté la vie à leur prochain, par simple sadisme et parce qu’ils sont convaincus de l’impunité de leurs actes».
Tel est le constat établi par Pr Iba Der Thiam dans une note adressée au président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse où il demande la mise sur pied d’une Commission d’évaluation de la loi portant suppression de la peine de mort dans le pays.
Cette Commission, à l’entendre, serait ouverte à toutes les sensibilités et à laquelle seraient invitées les associations de défense des droits de l’homme qui le souhaitent. «Des lobbies puissants, disposant de moyens importants, de réseaux nationaux organisés et de soutiens étrangers puissants et influents, protègent les assassins et s’échinent à faire croire à notre peuple, que la vie des assassins est plus sacrée que celle des victimes et que la peine de mort n’est pas dissuasive. Argumentaire superficiel, sans consistance aucune, dogmatique et sectaire, qui ne résiste à aucune analyse sérieuse», dénonce Pr Iba Der Thiam. Qui trouve que «pour un rien, on endeuille des familles, on crée, en série, des veuves et des orphelins, on fait régner l’insécurité, la violence et la peur». Non sans faire savoir que cette situation a terni l’image du Sénégal : «L’image de notre pays en souffre auprès des touristes et de tous ceux qui auraient aimé visiter le Sénégal, voire y installer des affaires ou y élire domicile».
Cette Commission, d’après toujours Pr Iba Der Thiam, se rendrait dans les Tribunaux régionaux et départementaux et dans les Commissariats de Police, pour recenser tous les crimes, qui ont été commis, depuis que la peine de mort a été supprimée de notre arsenal juridique, en vue de comparer les résultats obtenus avec les données révélées par la situation qui prévalait avant. «Si une hausse de la criminalité était constatée, l’Assemblée nationale devrait avoir le courage de reconsidérer sa position, d’autant qu’il s’agit d’une loi imposée sur laquelle, le peuple sénégalais, en tant que tel, n’a jamais été consulté», a également précise l’ancien coordonnateur de la Cap 21.
Magib GAYE