24 heures après les décès de Mory Sylla en Italie et de Lamine Senghor en France, Cheikh Diba allonge la très longue liste des Sénégalais de l’extérieur tués dans des conditions sombres. Horizon sans frontières parle d’«extermination» et en appelle à une large concertation sur la politique migratoire.
Un troisième Sénégalais de la Diaspora tué en moins d’une semaine, après Mor Sylla et Lamine Senghor. Etabli au Brésil, Cheikh Diba a été brûlé vif pendant son sommeil. Il a été trouvé sans vie dans la municipalité de Santa Maria, dans l’état de Rio Grande Sud. Une information confirmée par ses compatriotes établis en terre brésilienne. Un acte criminel qui n’a laissé aucune chance de survie à l’émigré qui a quitté son village natal à la recherche d’un lendemain plus souriant. Hélas, il sera confronté à cette mésaventure qu’il ne soupçonnait jusqu’alors… Dans un communiqué publié hier, Horizon sans frontières a dénoncé cette «extermination» des Sénégalais de l’extérieur avant d’en appeler à la tenue une assise. Pour Boubacar Sèye et ses collaborateurs, cette situation est née d’une «mauvaise politique migratoire» entretenue par les autorités étatiques. Du côté des autorités sénégalaises, l’on attend encore une réaction officielle face à la récurrence des cas de mort des Sénégalais de l’extérieur.
Régissant face à ce drame qui implique, de nouveau, un ressortissant du pays de la Teranga, le chef de l’Etat brésilien a condamné l’acte. Avant d’annoncer des poursuites judiciaires contre le ou les auteurs. «Je condamne toutes les formes de violence, d’intolérance et de haine. Je condamne l’attaque sur le Sénégalais Cheikh Diba, qui a été brûlé alors qu’il dormait dans la municipalité de Santa Maria, dans l’état de Rio Grande Sud. Je regrette profondément l’incident dans lequel le Sénégalais Cheikh Diba a trouvé la mort dans des conditions difficiles et violentes», a déploré la présidente Dilma Rousseff dont les propos sont rapportés par Seneweb. Dans le même sillage, elle a annoncé, en outre, que l’acte ne resterait pas impuni. Une enquête ouverte à cet effet a été confiée à la
Police fédérale brésilienne, afin d’élucider les circonstances de cette mort jugée tragique. «Cet acte offense notre tradition historique de bienvenue et de respect pour les étrangers qui se rendent au Brésil pour construire leur vie», a-t-elle ajouté.
Ce drame survient après celui de Mor Sylla en Italie, samedi dernier. Notre compatriote a été tué par balles. Son meurtrier a déchargé sur lui quatre balles sur des parties sensibles du corps, avant de s’évaporer dans la nature. Quelques heures après ce drame, un autre est survenu, cette fois, dans la capitale française. Selon Sud Quotidien qui a rapporté l’information dans son édition d’hier, Lamine Senghor, originaire de Grand-Yoff et établi à Paris où il tient une boutique, a été mortellement poignardé dans une partie sensible du corps qui ne lui a laissé aucune chance de survie. A qui le tour ?
Pape NDIAYE