Les restrictions imposées à la population pour la lutte contre l’expansion du coronavirus ont été mises à profit par certains pour développer un business lucratif, au mépris de la sécurité sanitaire de la population. Une situation qui a contribué à la hausse des cas de contagion au Covid-19.
Les restrictions imposées par les autorités (fermeture des frontières et suspension des déplacements inter-régions) pour lutter contre la pandémie du coronavirus (Covid-19) virent au business et rémunèrent grassement une petite poignée de «privilégiés». Cette situation a été vivement dénoncée sur les réseaux sociaux par Kadiata Malik Diallo, députée de l’Union des forces de progrès (UFP, opposition).
Sur sa page Facebook, cette élue alerte: «les nouvelles qui nous parviennent d’un peu partout montrent que la fermeture des frontières entre régions et avec les pays voisins, ne constitue qu’une belle occasion pour certains de s’enrichir par des trafics en tous genres, y compris faciliter les voyages des citoyens moyennant des sommes qui peuvent quadrupler le prix normal du transport».
La députée alerte aussi sur le fait que cette «vaste opération ne peut se passer qu’avec la complicité évidente des forces chargées de faire respecter les mesures prises par les pouvoirs publics dont les efforts vont être anéantis, avec un résultat catastrophique sur le plan sanitaire. Les autorités doivent en être conscientes».
Récemment, plusieurs individus issus d’un village situé dans le département de MBagne (Wending, à 400 kilomètres au sud de Nouakchott, dans la vallée du fleuve Sénégal) ont été arrêtés et présentés devant la justice, pour «violence contre éléments forces de l’ordre» et remis rapidement en liberté par le parquet d’Aleg.
Ils avaient déploré la connivence entre commerçants et forces de l’ordre dans des trafics entre la Mauritanie et le Sénégal alors que la frontière est fermée à cause du Covid-19.
Un incident envers lequel s’insurge le Pr Lô Gourmo, vice-président de l’UFP, qui déplore «l’intensification d’un trafic de marchandises entre les deux rives du fleuve Sénégal (la frontière naturelle entre la Mauritanie et le Sénégal), avec la complicité de certains représentants des forces de l’ordre et de certains commerçants».
Se référant aux mesures de confinement «qui passent nécessairement par la lutte contre les trafics», le Pr Lo Gourmo indique que la tendance est tout à fait contraire, en usant de cette formule: «aux trafiquants, la liberté, et aux populations, la galère du confinement».
Il faut souligner que devant cette situation, et dans le sillage de la forte augmentation des cas de Covid-19 au cours de la semaine passée, les autorités ont pris des mesures pour arrêter ce trafic en impliquant désormais l’armée dans la gestion de la lutte contre la propagation du Covid-19, et particulièrement la sécurisation des entrées des grandes villes, et entre les régions.
La Mauritanie compte à ce jour 262 cas confirmés de Covid-19, dont 9 décès.
Le360 Afrique