Depuis que les militaires tchadiens ont décidé de confisquer le pouvoir, à la suite de la mort du président Idriss Déby Itno, les réactions étaient timides. La France et les quatre autres pays du G5 Sahel ont décidé d’adouber le fils du défunt en affirmant soutenir la transition.
e n’est pas une surprise qu’Emmanuel Macron, le président français, et les quatre chefs d’Etat du G5 Sahel préfèrent la stabilité du Tchad au respect des textes constitutionnels, mais ce choix qui rompt avec les récentes condamnations de prises de pouvoir par les militaires est assez singulier pour être souligné.
En effet, selon l’Elysée, le quatuor restant du G5 Sahel composé du Mali, du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Niger s’est joint à la France pour exprmier un “soutien commun au processus de transition civilo-militaire”. Ces propos ont été confirmés par le président français lui-même.
“La France ne laissera jamais personne, ni aujourd’hui, ni demain, remettre en cause la stabilité et l’intégrité du Tchad”, a également promis vendredi le président Emmanuel Macron aux funérailles d’Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles et remplacé par une junte militaire dirigée par son fils.
“Cher Président, cher Maréchal, cher Idriss (…) vous avez vécu en soldat, vous êtes mort en soldat, les armes à la main”, a déclaré M. Macron en préambule. “La France sera également là pour faire vivre la promesse d’un Tchad apaisé”, a-t-il poursuivi, en appelant le Conseil Militaire de transition (CMT) dirigé par le jeune général Mahamat Idriss Déby, qui a promis des “élections libres et démocratiques dans 18 mois”, à promouvoir la “stabilité, l’inclusion, le dialogue, la transition démocratique”.
Ce n’est ni plus ni moins une manière d’adouber le fils du président tchadien Idriss Déby Itno tué, selon la version officielle, par des rebelles.
Avant le début des funérailles nationales du Maréchal Déby à N’Djamena, le président français Emmanuel Macron et ses homologues nigérien, burkinabé, malien et mauritanien ont rendu visite ensemble au général Mahamat Idriss Déby, qui préside une junte de 15 généraux ayant succédé au défunt et lui ont exprimé “leur unité de vues”, a indiqué une source à la présidence française.
Selon l’Elysée que cite l’agence France Prese, “le G5 Sahel est mobilisé aux côtés du Tchad et a fait part de son soutien commun au processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région”.
Cette position était attendue par beaucoup. Puisque ne pas soutenir le général de 37 ans, Mahamat Idriss Déby Itno, c’est risquer d’exposer le Tchad a une instabilité interne, au moment où la rébellion du Front pour l’alternance et et la concorde au Tchad (Fact), soutenue par des puissances étrangères, avance vers la capitale et qu’au sein même de l’armée tchadienne des voix s’élèvent pour dénoncer la mise en place du Conseil militaire de transition.
D’ailleurs, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, l’avait laissé entendre hier en affirmant que “la priorité était d’assurer la stabilité au Tchad”.
En contribuant à stabiliser le Tchad, la France et les pays du G5 Sahel sont au moins assurés d’avoir à leur disposition les troupes tchadiennes connues pour être les plus aguerries de toute la région et donc indispensables dans la lutte contre les djihadistes dans le sahel.
De plus, le retrait des troupes tchadiennes des points chauds du Sahel exigerait un renforcement de l’engagement de la France dans cette année électorale, alors que l’Elysée souhaitait tout le contraire.
Le360Afrique