En dépit du dispositif mis en place par l’Unité de coordination et de gestions de déchets (Ucg) pour le ramassage des ordures le lendemain de la Tabaski, force est de reconnaitre que la capitale est sale. De Liberté 6 à Grand-Yoff, Dieuppeul en passant par Hlm Grand-Yoff, Sicap Foire, les immondices ont fini de dicter leur loi. Une situation qui rend l’atmosphère invivable dans ces quartiers de la capitale sénégalaise où les résidents sont contraints à vivre avec la saleté, en l’absence des camions de ramassage d’ordures qui se font désirer.
Des poubelles de l’Unité de coordination et de gestion des déchets solides (Ucg) remplies d’immondices débordantes sur les deux voies de Liberté 6. Des déchets de bêtes sacrifiées notamment des têtes, des peaux, des pattes et des intestins de moutons trainés à quelques mètres par des chiens errants et abandonnés sous des fleurs en attendant les agents de l’Ucg qui semblent être débordés. Ce décor repoussant est constaté sur ces deux allées désertes. Au lendemain de la commémoration de l’Aïd-el-kébir, la fête du mouton, communément appelée Tabaski, cette odeur nauséabonde dont les causes les plus immédiatement visibles sont à chercher en ces tas d’immondices mélangés à des rejets de provisions pourries dans des sachets jonchent cette principale artère de la capitale sénégalaise. Difficile de respirer. Une situation invivable qui irrite les usagers et certains riverains comme Mame Moussé Thiam, habitant un immeuble qui fait face aux deux voies du Camp Pénal. «C’est un comportement typique du Sénégalais. Chaque année, au lendemain de la fête de Tabaski, c’est comme ça. Les gens jettent toutes les ordures ménagères (têtes, peaux, pattes de moutons, etc. dehors. Nous qui habitons les alentours, nous avons du mal à respirer correctement à cause de cette odeur nauséabonde», s’indigne Mame Moussé Thiam qui vient de sortir d’une boulangerie d’à côté, le masque bien ajusté.
Les deux voies de Liberté 6 ne sont pas les seules à être confrontées à cette triste réalité. A Grand-Yoff, au marché Monument, malgré le passage des camions de l’Ucg, ce sont des tas de déchets qui polluent certaines rues et ruelles de ce quartier populeux de la capitale. Assis avec ses voisins sur un banc devant sa maison autour de la théière, Tidiane Diouf soutient avoir entendu les klaxons du camion aux environs de 8 heures. Mais, avec la fête, explique-t-il, les gens ont fait la grasse matinée. Ce qui fait que beaucoup d’entre eux n’ont pas pu sortir pour amener leurs poubelles. Ainsi au réveil, ils ont trouvé que le camion est déjà passé. Du coup, ils ont abandonné toutes leurs ordures dans la rue. «Pour dire la vérité le camion est passé, ici, vers 8 heures, l’heure habituelle. J’ai entendu le klaxon. Mais beaucoup d’habitants dormaient toujours. Certainement que, beaucoup d’entre eux, avec la fête d’hier, (mercredi, Ndlr), se sont couchés un peu tard», déclare Tidiane Diouf. Ajoutant que les agents de l’Ucg devraient réajuster leurs horaires de travail les lendemains de fêtes pour permettre aux résidents de la capitale de pouvoir vider leurs poubelles sans les déverser dans les rues et étouffer leurs voisins avec une mauvaise odeur.
Dans certains marchés notamment à Castors, c’est le même décor. La même situation a été notée aussi sur certaines artères de Sacré-Cœur, Dieuppeul, Liberté 5 et environs. Faute de camions de ramassage, aux Hlm Grand Yoff et à la Sicap-Foire, certaines populations se sont rabattues sur les charretiers pour évacuer leurs ordures ménagères moyennant quelques pièces de francs.
Samba BARRY