Les tenants du pouvoir ont tendance à présenter le Sénégal comme un Etat de droit presque parfait.
Pourtant le rapport 2017-2018 du World justice project sur l’Etat de droit dans le monde, classe le Sénégal à la 49ème place (46 en 2016) sur 133 pays. Le rapport qui sera publié aujourd’hui à Washington montre que le Sénégal a d’ailleurs perdu trois places. L’étude montre que les pays ont baissé dans le classement particulièrement en termes de droits de l’homme, de contrôles des pouvoirs du gouvernement et de justice civile et pénale.
Le World justice project (Wjp) publie aujourd’hui son Indice sur l’Etat de Droit 2017-2018 qui mesure l’adhésion à l’Etat de Droit dans 113 pays du monde, à partir de plus de 110 000 enquêtes auprès des ménages, et 3 000 enquêtes auprès d’experts. Un rapport qui classe le Sénégal à la 49ème place sur 133 pays. Le rapport qui sera publié aujourd’hui à Washington montre que le Sénégal a d’ailleurs perdu trois places. Basé sur des données primaires, l’Indice sur l’Etat de Droit mesure le rendement de chaque pays sur l’Etat de Droit à travers huit facteurs: contraintes aux pouvoirs du gouvernement, absence de corruption, gouvernement ouvert, droits fondamentaux, ordre et sécurité, application des règlements, justice civile et justice pénale. «Le Sénégal a perdu trois places pour son rendement global sur l’Etat de Droit, de la 46e place (dans l’Indice sur l’Etat de Droit 2016) à la 49e sur 113 pays dans son édition 2017-2018. Ce score place le pays 4e sur 18 dans la région Afrique Sub-Saharienne, et 1e sur 12 parmi les pays à faible revenu», indique l’étude qui sera publiée ce 31 janvier à Washington. Le document précise que «les tendances notables incluent une détérioration pour les facteurs contraintes aux pouvoirs du gouvernement et gouvernement ouvert».
Les trois pays au meilleur rendement au sein de l’Indice sur l’Etat de Droit 2017-2018 sont le Danemark (1), la Norvège (2), et la Finlande (3). L’étude montre également que les trois pays les moins performants sont l’Afghanistan (111), le Cambodge (112), et le Venezuela (113). «De manière globale, beaucoup de pays ont vu leurs scores baisser depuis la publication du dernier Indice sur l’Etat de Droit du World justice project (en Octobre 2016), particulièrement en termes de droits de l’homme, de contrôles des pouvoirs du gouvernement, et de justice civile et pénale», précise encore le document.
La même source révèle qu’en Afrique Sub-Saharienne, le Ghana est le meilleur classé, supplantant l’Afrique du Sud par rapport à 2016 et se classant à la 43e place mondialement. Le Burkina Faso et le Kenya ont enregistré la plus forte progression dans le classement entre les 18 pays étudiés dans la région, de 8 et 5 places respectivement. Madagascar a accusé la plus forte chute au classement, perdant 8 places. «Globalement, la région a enregistré une nette amélioration en terme d’absence de Corruption, avec quatre pays marquant une tendance à la hausse, et aucun pays n’ayant décliné», commente le document.
«L’Indice sur l’Etat de Droit du Wjp est la principale source de données primaires sur l’Etat de droit. L’Indice se base sur plus de 110 000 enquêtes auprès de ménages et 3 000 enquêtes auprès d’experts afin de mesurer la façon dont la population ordinaire fait l’expérience et perçoit l’Etat de Droit à travers le monde. Le rendement de chaque pays est mesuré en utilisant un total de 44 indicateurs répartis entre 8 facteurs de base de l’Etat de droit, chacun d’entre eux ayant été noté et classé mondialement par rapport aux autres pays de sa région et de son niveau de revenu: Contraintes aux Pouvoirs du Gouvernement, Absence de Corruption, Gouvernement Ouvert, Droits Fondamentaux, Ordre et Sécurité, Application des Règlements, Justice Civile et Justice Pénale», explique le rapport. «Le respect de l’Etat de droit est fondamental pour des communautés de paix, d’équité et d’opportunité,» pour William H. Neukom, Fondateur et Pdg du Wjp. «Aucun pays n’a atteint -encore moins entretenu- un fonctionnement parfait de l’Etat de droit. L’Indice sur l’Etat de Droit du Wjp a été créé afin de définir les premières références, informer et guider les réformes, et approfondir et comprendre l’importance fondamentale de l’Etat de droit.»
Georges Nesta DIOP