CONTRIBUTION
Devant les critiques pour le moins intelligentes de Sonko, les fantassins présidentiels ont adopté naïvement la stratégie contre-productive du dénigrement et du lynchage médiatique. Ils se déchaînent contre le contempteur présidentiel comme une meute de lycaons qui se fondent sur un impala paumé. Le résultat de cette hystérie collective auprès de l’opinion publique nationale, unique arbitre du débat public, est tout simplement désastreux pour eux, mais stimulant pour le contradicteur de Macky Sall.
On peut combattre la révolte par la violence, la caricature par les insultes ou la raillerie ou même les insultes par le mépris glacial et sans borne. Mais seules les idées peuvent récuser les idées. Il est normal et légitime de constituer un paratonnerre autour de son leader et d’orchestrer des tirs de barrage en cas d’attaque contre son camp politique. Mais il faut le faire avec tact et intelligence. Sonner un épouvantable hallali contre Sonko n’est pas intelligent, encore moins efficient. La réponse au challenger se trouve tout simplement dans le référentiel des politiques publiques. Les complexes et spectaculaires réalisations du Pse ne sont pas accessibles à la compréhension de la plupart des citoyens ordinaires. D’abord, il faut quitter le maquis marécageux et honteux de la communication défensive pour investir le terrain de la communication anticipative, offensive, voire agressive. Il faut s’employer inlassablement et itérativement dans un exercice d’explication de l’action présidentielle et gouvernementale. Sinon que faire dans un attelage gouvernemental ?
Les gribouilles qui chargent Sonko n’ont rien compris de la pertinence du Pse ou ne savent pas comment s’y prendre face à un adversaire comme Sonko. Dans les deux cas, ils n’ont rien à faire dans un attelage gouvernemental. Alors trêve d’injures et de caricatures ! C’est contre-productif ! Tant il est vrai qu’ils rehaussent en crescendo la cote de popularité du patron de Pastef, braquent les projecteurs des médias sur sa com et nous colle l’étiquette de bourreaux cruels et acharnés.
En 2014, plus de deux cents ressources intellectuelles sénégalaises émanant de l’administration, de la société civile, du secteur privé, de la diaspora sénégalaise, de simples citoyens sénégalais ont mutualisé leurs efforts pour produire un «brain child» qui se nomme Pse. Le président de la République à la tête de cette forte et importante délégation s’est rendu à Paris devant les bailleurs de fonds pour décrocher le financement de ce plan. Tout le monde sait que ces bailleurs ne sont pas des philanthropes ou un ramassis de jobards qui mettent facilement la main à la poche. Ils ont été convaincus de la pertinence du plan. Ils ont accepté de financer ce plan à la hauteur de nos meilleures espérances ! Par conséquent, les critiques d’un singleton politique, fût-il Einstein, ne peuvent pas valablement remettre en cause les politique issues d’un tel référentiel.
Les populations non plus ne peuvent pas fondamentalement rejeter ces politiques conçues pour améliorer leurs conditions d’existence. Dès lors, le principal enjeu reste de pouvoir faire la pédagogie de ces politiques inlassablement et itérativement. Mais abandonner l’espace médiatique à la démagogie populiste et à l’affabulation, pour ensuite dans le sillage apporter des démentis est tout simplement une stratégie défensive suicidaire. Il faut littéralement occuper en permanence l’espace médiatique pour une adhésion populaire au Pse, cet époustouflant instrument de développement saturé d’humanisme.
Le président peut avoir toutes les qualités, sauf l’ubiquité. Il ne peut pas partout apporter des réponses aux interrogations des citoyens. Accompagner un président de la République, ce n’est pas se prélasser dans le cocon des fonctions prestigieuses occupées. C’est plutôt développer une réelle proximité avec les populations et faire en permanence de la pédagogie pour apporter des réponses positives aux interrogations existentielles des citoyens. C’est aussi éviter le piège des polémiques stériles. C’est également une exemplarité permanente pour éviter de prêter le flanc.
L’opposition n’a pas intérêt à parler des questions de développement et d’amélioration des conditions de vie des populations. Particulièrement des populations du monde rural. Le président de la République a pris une longueur d’avance dans ce domaine. De 1960 à 2012, un peu plus de 1 600 villages avaient de l’électricité. De 2012 à 2017, Macky Sall en a électrifié un peu plus de 1 500 villages avec eau et piste de production. Ce qui signifie désenclavement total. On ne reviendra pas ici sur les réalisations concrètes du Pudc.
Aujourd’hui, le Sénégal est devenu sans nul doute une destination attractive pour les investisseurs étrangers. Cela a été confirmé le 30 octobre 2018. Le Sénégal et l’Allemagne ont signé un protocole d’accord de réforme favorisant l’installation d’entreprises allemandes au Sénégal, en vue d’accroitre le volume d’investissement de la partie allemande. Cet accord a été précédé quelques mois plutôt par un véritable ballet des grands décideurs du monde contemporain : L’Emir du Qatar Cheikh Al Thani, Emmanuel Macron, président de la République française, le chef d’Etat turc Racep Tayyip Erdogan et le dirigeant chinois Xi Jinping. Ipso facto, il y a matière à débattre, plutôt que de s’attarder dans des polémiques stériles qui constituent une véritable injure à l’intelligence du peuple sénégalais. Quand on accompagne un président de la République, il faut prendre les airs et éviter systématiquement les voies de caniveau où prospèrent les créatures reptiliennes.
Ass Malick NDOYE
Responsable Apr, Gueule Tapée, Fass, Colobane