chronique de WATHIE
La grande Amérique s’apprête à élire un nouveau président. Le monde entier est au courant, ce n’est pas l’information. L’intérêt de ce scrutin, pour le reste de la planète, est surtout suscité par un candidat. Donald, il s’appelle. Si la couleur de peau de Barack Obama avait attiré l’attention lors des deux dernières présidentielles américaines, pour la succession de celui-ci, ce sont Trump et ses envolées qui font plus échos. Pas par hasard, les Etats-Unis ont quasiment choisi. Ne vous y trompez pas, si vous avez un pécule à miser, pariez sur Doanld Trump.
Le monde évolue et les Américains qui y ont grandement participé ne peuvent pas ne pas anticiper sur les évènements. Ce «gendarme» du monde est avant tout un redoutable planificateur. Une anticipation qui fonde sans doute sa suprématie et qui interroge sur sa démocratie vendue à travers le monde comme un modèle.
« Les Etats-Unis ont un problème : ce sont les musulmans (…) Il va falloir observer et étudier les mosquées parce que beaucoup de choses s’y disent (…) Je détesterais le faire mais c’est quelque chose qu’il va falloir sérieusement envisager (leur fermeture). Il y a une haine absolue qui provient de ces endroits. Cette haine est plus grande que ce que tout le monde imagine». Ces propos n’ont pas été tenus au paroxysme des croisades du XIIe siècle. Ils sont de Donald Trump, candidat républicain pour l’élection présidentielle de 2016. Des Mexicains aux Arabes, épargnant à peine les Noirs, le milliardaire tire sur tout ce qui bouge et ne sonnant pas américain. Pour lui, l’avenir des Etats-Unis devra se faire sans les musulmans, car, estime-il, leur religion est incompatible avec les valeurs américaines. Un discours qui n’a pas eu besoin de sortir du territoire américain pour être fermement condamné. Pour Jeb Bush, jeune frère du président George W. Bush, et candidat malheureux : «Donald Trump est un déséquilibré». Et pourtant, c’est ce “déséquilibré”, le premier novice à avoir remporté une primaire républicaine depuis plus d’un demi-siècle, qui part pour remporter la prochaine présidentielle américaine. Au-delà des chiffres et autres considérations qui lui assurent une certaine avance sur Hillary Clinton, une logique implacable semble avoir déjà établi d’avance les faits.
Avant Barack Obama, la grande Amérique était honnie dans de nombreuses parties du monde. Après les attentats du 11 septembre, dans beaucoup de pays musulmans des liesses populaires s’étaient organisées, magnifiant, sans ambages, la destruction des symboles de la puissance des Etats-Unis. Allez demander pourquoi aux Bush ! Le père qui a succédé à un glamour acteur de cinéma, n’a pas hésité à envahir le Koweït et à déclencher la première guerre du golfe pour des raisons qui vont se révéler fallacieuses. Exacerbé par Bush père, le sentiment antiaméricain sera quelque peu atténué sous le magistère de Bill Clinton qui a détourné les missiles américains vers l’Europe pour justement secourir… des musulmans du Kosovo. Et pendant que l’Amérique fleurit, débordant d’abondance, George W. Bush débarque, un couteau entre les dents. Et hop ! Les missiles américains retournent en terre musulmane. L’Afghanistan et l’Irak sont quasi détruits et totalement déstructurés, les récalcitrants envoyés à Guantanamo. Le sentiment antiaméricain va reprendre volume, se nourrissant au fur et à mesure que l’invasion progressait en Irak sans jamais révéler la trace d’une arme de destruction massive. Et Barack Hussein Obama débarque. Les Noirs sont certes flingués aux Etats-Unis, mais il va, après avoir débarrassé le monde d’Oussame Ben Laden, desserré l’étau sur l’Afghanistan et l’Irak, déclenché le processus de fermeture de Guantanamo, entre autres, créer le rapprochement avec Cuba.
Maintenant qu’Obama a assez souri, le monde ne devrait-il pas se préparer à accueillir “the President Trump” ? Just a question !
Samedi prochain…
Par Mame Birame WATHIE
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