Je voudrais cependant encore plus saluer la discrète rigueur et l’indépendance d’esprit de son directeur de publication, Abdourahmane Camara, qui, pour ce qui me concerne, est devenu l’âme cachée mais intransigeante de ce support médiatique. Combien de contributions éditoriales trempées dans du vitriol, et plantées au cœur des pouvoirs tentés par les hérésies autocratiques dans ce pays de libertés, sont passées dans les pages, surtout celle des contributions, malgré, je n’en doute pas, les tentatives de musellement qu’il a dû subir.
En conséquence, désormais, plus personne ne doute que ce journal est un espace de respiration démocratique et de veille sur la gouvernance de nos affaires. Ce, en dépit de quelques lacunes qu’on peut lui reprocher ou de certaines relations adultérines avec les pouvoirs publics pour vaincre les risques d’étouffement financiers dus à l’étroitesse du marché des médias et à la prééminence du pouvoir politique, d’Etat.
Je voudrais donc tirer mon chapeau aux personnes présentes ou passées qui ont fait de ce journal un instrument indispensable dans le pays. Bien sûr, au delà de ses deux principaux responsables, mes hommages s’adressent à ceux qui corrigent les textes et font les mises en page. «Pour faire un bon journal, il faut de bons rewriters (des correcteurs de textes)», est d’ailleurs un message affiché dans le passé devant le bureau de Béchir Ben Yahmed, fondateur du groupe Jeune Afrique. Parmi ces rewriters de Walf, je veux saluer Baye Mbagnick, Jean Meissa Diop et d’autres anonymes, orfèvres de la grammaire et du vocabulaire, tous travaillant comme des fourmis dans cette ruche Walfienne, que je ne connais même pas, mais dont je mesure la qualité du travail, compte tenu de la propreté des textes à leur sortie dans ce journal.
Voilà, ce témoignage, je le fais pour aussi remercier cette généreuse équipe de Walf pour avoir permis à de simples citoyens comme moi de toujours pouvoir avoir la possibilité d’accéder à un important support médiatique pour contribuer au débat national. Il est vrai, en effet, comme l’enseignent les spécialistes du droit de la presse, que le droit à l’information suppose aussi le droit d’accès à un support. En cela, Walf reste encore une fois indispensable à la vie démocratique de notre pays par sa capacité à refuser de sombrer, comme d’autres, corps et âme dans une lénifiante et morbide compromission qui leur a fait perdre leurs raisons d’être au profit de leurs raisons de vivre, des raisons bassement matérielles démocraticides.
En avant Walf et que Dieu vous accompagne dans votre remarquable aventure pour de nombreuses années encore, pour l’éternité je veux dire !
Adama GAYE
Contributeur régulier de Walf