L’économie nigériane est entrée en récession pour la première fois depuis plus de 10 ans.
Selon les statistiques officielles du pays, l’économie s’est contractée de plus de 2 % durant le deuxième trimestre de 2016.
Elle enregistre ainsi une baisse plus importante que ce qu’avaient prévu les analystes économiques pour le Nigeria, la deuxième économie africaine, derrière l’Afrique du Sud.
Au premier trimestre, le produit intérieur brut a reculé de 0,4 %.
L’économie nigériane est fortement tributaire des exportations de pétrole.
Elle été durement touchée par la chute des cours mondiaux du pétrole et des attaques visant les installations pétrolières dans le delta du Niger, dans le sud, qui concentre l’industrie du pétrole.
Les attaques contre les infrastructures pétrolières ont fait tomber la production de brut à 1,4 million de barils par jour, contre 2 à 2,2 millions par jour en temps normal, selon le gouvernement nigérian.
9 banques suspendues de commerce de devises
Neuf banques nigérianes ont été suspendues de commerce de devises étrangères pour ne pas avoir versé au gouvernement les sommes qu’elles lui devaient.
Les banques ont retenu à la source un total de 2,1 milliards $, appartenant à la compagnie pétrolière de l’État.
L’an dernier, le président Muhammadu Buhari a ordonné la fusion de tous les comptes de l’Etat en un seul, domicilié à la banque centrale pour réduire la corruption.
Il y a près d’un an que la date limite pour transférer l’argent au gouvernement est passée.
Les banques concernées sont: Diamond Bank, Fidelity Bank, First Bank, First City Monument Bank, Heritage Bank, Keystone Bank, Skye Bank, Sterling Bank et United Bank for Africa.
Prix bas du pétrole
Selon le correspondant de la BBC à Abuja, la plupart des banques commerciales, en particulier les plus petites, ont souffert des conséquences de la politique, puisque des agences gouvernementales ont arrêté de déposer leur argent chez elles.
Les clients des banques – notamment ceux dans l’import-export de marchandises – seront affectés par l’interdiction, puisqu’ils ne seront plus en mesure d’accéder à leurs comptes en devises.
L’interdiction du commerce de devises est susceptible d’avoir un impact majeur sur les banques impliquées.
Certaines d’entre elles ne disposent pas les fonds nécessaires pour régulariser leur situation, selon une source de la Banque centrale du Nigeria qui s’est exprimée au micro de la BBC.
Un responsable de l’une des banques concernées a déclaré à l’agence Reuters que « le non-paiement reflète la situation macro-économique désastreuse », plutôt que d’un acte délibéré.
Le Nigeria a souffert de graves problèmes économiques en raison du prix relativement bas du pétrole, à l’origine de la plupart des recettes en devises du pays.
L’interdiction sera levée individuellement dès que chaque banque aura transféré l’argent dû.
Chaque institution est également susceptible de faire face à une amende supplémentaire.
L’interdiction a été déclenchée après que la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) a rapporté la nouvelle de l’argent manquant au président Buhari, a expliqué un porte-parole la NNPC à la BBC.
L’an dernier, le président Buhari a estimé les responsables gouvernementaux avaient volé environ 150 milliards $ dans la décennie précédente.
Dans le passé, les fraudes étaient faciles à mettre en place en raison de l’opacité qui entourait les comptes bancaires de chaque ministère.
Bbc