Face à l’escalade militaire entre Israël et l’Iran, vingt-et-un pays arabes et musulmans, parmi lesquels figurent dix États africains, ont lancé ce lundi un appel conjoint à la désescalade. Dans une déclaration rendue publique sous l’égide de l’Égypte, les signataires condamnent ce qu’ils qualifient d’« agression injustifiée » d’Israël contre la République islamique d’Iran, et appellent à une résolution diplomatique du conflit.
Selon l’Agence de presse sénégalaise (APS), les ministres des Affaires étrangères des pays concernés ont souligné, dans ce document, les risques graves que cette crise fait peser sur la sécurité régionale, appelant au respect de la souveraineté de l’Iran et des principes de bon voisinage. « La crise actuelle ne peut être résolue par la force », affirment-ils, en réitérant leur attachement au droit international et à la Charte des Nations unies. Les chefs de la diplomatie signataires disent également leur « profonde inquiétude » face à la détérioration rapide de la situation, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la relance d’un dialogue multilatéral pour prévenir une extension du conflit.
Cette sortie intervient dans un contexte de tension extrême entre Téhéran et Tel-Aviv. Vendredi dernier, l’armée israélienne a procédé à des frappes ciblées contre plusieurs installations nucléaires iraniennes, accusant le régime iranien de franchir des seuils critiques en matière d’enrichissement d’uranium. En représailles, l’Iran a lancé plusieurs salves de missiles, certaines ayant été interceptées, d’autres atteignant des cibles en territoire israélien.
Le bilan provisoire de cette séquence est lourd : 224 morts et plus de 1 000 blessés côté iranien, contre 24 morts et une centaine de blessés en Israël, d’après plusieurs sources médiatiques régionales et internationales. Par ailleurs, les pays signataires de la déclaration conjointe ont réaffirmé leur opposition à toute prolifération nucléaire au Moyen-Orient. Ils appellent à un désarmement total dans la région, ainsi qu’à la mise en place de mécanismes de contrôle multilatéraux, sous supervision internationale.
Babacar NGOM