Dans une lettre ouverte poignante adressée au Président Bassirou Diomaye FAYE et au Premier ministre Ousmane SONKO, l’avocat et conseiller politique franco-sénégalais Robert Bourgi exprime ses « vives inquiétudes » face à la trajectoire du Sénégal.
« Je vous parle aujourd’hui avec le cœur lourd… et l’esprit libre », écrit-il d’emblée, affirmant agir sans « calcul ni ambition personnelle ».
Ami proche de plusieurs présidents africains, adeptes de la France -Afrique, il rappelle son soutien passé à PASTEF, le parti au pouvoir, même dans l’adversité, car dit-il, « J’étais à leurs côtés, même quand ils étaient en prison ».
Par ailleurs, constatant la trajectoire que prend le Sénégal, il décrit un pays en crise puisque selon lui, « la gouvernance patine. L’économie chancelle ». Il alerte sur une dette « effrénée », dont l’origine pourrait être liée à des « circuits obscurs », et fustige une justice « instrumentalisée » après l’arrestation d’anciens ministres comme Sophie Gladima ou Mansour FAYE. Les licenciements massifs au Port Autonome de Dakar (PAD) et le recul diplomatique complètent ce tableau noir : « Le Sénégal, jadis modèle en Afrique, perd son éclat ».
Robert Bourgi enjoint les dirigeants d’éviter la division et les mets en garde « Ne cédez pas à la tentation de la revanche. L’heure viendra où vous serez jugés par l’Histoire. Un pays qui se divise… est un pays qui meurt », lance-t-il.
Concluant par un conseil aux nouvelles autorités, Robert Bourgi leur confie qu’ « un pauvre n’a jamais créé d’emplois. Un riche fait vivre les pauvres », appelant à un climat propice aux investisseurs.
Khadydja NDIAYE