Amnesty International et la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) alertent sur l’exécution d’une vingtaine de civils à Diafarabé (Mopti) le 12 mai par l’armée malienne et des miliciens dozos. Les organisations des droits de l’homme qualifient ces actes de «crimes de guerre potentiels». Un survivant de ces assauts des FAMAs décrit la scène de la tuerie. «Le lundi, vers 11 heures, six militaires en civil sont arrivés à la foire des petits ruminants, suivis par des militaires en uniforme des FAMa. Ils ont encerclé le marché et se sont mis à arrêter des gens. Au départ, on était au moins 30 personnes à être arrêtées, mais après une rapide vérification basée sur l’appartenance ethnique, ceux qui n’étaient pas peuls ont été libérés. Ils nous ont attaché les bras et bandé les yeux. Ils nous ont conduits vers la rive opposée, près du cimetière de Danguere Mamba à une certaine distance du village. Arrivés sur place où ils avaient déjà creusé des fosses, les militaires et les dozos ont commencé à égorger les gens un à un. Comme je n’étais pas bien attaché, j’ai baissé le bandeau qui couvrait mes yeux, et je les ai vus en train d’égorger mon frère aîné qui était la troisième victime. Lorsqu’ils étaient en train d’égorger la quatrième personne, j’ai fui. Ils ont tenté de me tirer dessus à deux reprises mais j’ai réussi à atteindre le fleuve et à le traverser à la nage. Je précise que des dozos dont certains de Nouh Bozo ont participé à ces exécutions», raconte-t-il.
Jusqu’à ce jour aucune autorité malienne ni de l’armée n’a apporté un démenti à ces déclarations.
Appelant les autorités maliennes à mener une enquête indépendante sur ces faits, les Ong demandent, à travers un communiqué, les organisations internationales partenaires du Mali à prendre les mesures idoines sur ces cas d’espèces
Khadydja NDIAYE