Interrogé sur l’avenir du Parti socialiste, notamment sur son positionnement dans un paysage politique sénégalais dominé par des forces nouvelles comme PASTEF, Abdoulaye WILANE reste catégorique : le PS n’a pas à imiter quelque parti que ce soit. «Le rajeunissement ne se décrète pas. Un parti est un condensé de diverses générations. Ce qui se fait à PASTEF ne nous concerne pas, et n’est pas une boussole pour nous», martèle-t-il. Il se dit convaincu que le PS est capable de renaître de ses cendres, tel un phénix. À ses yeux, la priorité est de «proposer une nouvelle offre» fondée sur l’«enracinement et l’ouverture». Dans cette perspective, il évoque une «Nouvelle Dynamique Socialiste» qui rassemblerait les partis de gauche, les mouvements sociaux et les travailleurs socialistes.
Le congrès du PS, longtemps attendu, semble désormais en préparation. Le porte-parole de ladite formation indique que le parti a « repris son destin en main » et travaille à relancer les activités militantes, étape indispensable avant de fixer une date. Il reconnaît les attentes fortes de la base, en particulier depuis les bouleversements politiques de mars-avril 2024, et rappelle que l’alternance fait partie de la vie d’un parti comme de celle d’une République.
Interrogé sur ses ambitions personnelles, il ne se dérobe pas. «Pourquoi pas !», répond-il à la question d’une éventuelle candidature à la tête du PS. Il affirme avoir été «préparé» à cette mission et se dit prêt à répondre à l’appel, si les conditions sont réunies et si les militants en expriment la volonté. Pour lui, toute ambition doit être nourrie par des convictions partagées et le souci de porter l’intérêt collectif. «Je veux être un leader qui valorise ses camarades», dit-il, préférant la construction collective au culte de la personnalité.
À propos du dialogue national, le cadre du PS en soutient le principe, mais invite à la vigilance. Il appelle le président de la République à garantir l’inclusivité et la sincérité de la démarche. «Il en a les moyens, et le contexte est favorable. Il n’a qu’à rester humble et déterminé», estime-t-il. Toutefois, il met en garde contre toute tentative de récupération politique ou d’exclusion. Pour lui,le Parti socialiste, en tout cas, ne saurait défendre «la politique de la chaise vide» par principe. Le dialogue, pour M. WILANE, est un impératif démocratique, tant qu’il s’exerce dans le respect des convictions.
Babacar NGOM