Face aux journalistes de Walf Quotidien, Abdoulaye WILANE, porte-parole du Parti socialiste, est revenu sur les défis économiques et diplomatiques auxquels fait face le Sénégal, tout en appelant à une gestion plus rigoureuse et plus inclusive des affaires publiques.
Interpellé sur les plaintes d’hommes d’affaires à propos de la dette intérieure, WILANE n’a pas mâché ses mots. Il estime que l’Etat doit prendre la situation au sérieux et s’éloigner des promesses électorales irréalistes. «Ce régime a conquis le pouvoir en promettant tout et son contraire», déclare-t-il. Avant d’ajouter : «Plus personne ne doit faire des promesses qui n’ont pas été étudiées par des spécialistes.» Selon lui, certains opérateurs économiques patriotes sont injustement mis à mal. «Ils sont traînés dans la boue, s’ils ne sont sacrifiés et humiliés ! Ce n’est pas juste. Nous exigeons leur libération.»
Pour l’ancien ministre, le règlement de la dette intérieure est une priorité pour relancer l’économie et motiver les acteurs du secteur privé. Il invite le gouvernement à réévaluer certains engagements de campagne devenus contre-productifs, dénonçant au passage l’ «incohérence de certaines postures souverainistes ». «On peut être exigeant avec les partenaires extérieurs si on motive les partenaires nationaux ! C’est une aberration pour des soi-disant souverainistes.»
Sur la question des chantiers publics arrêtés ou ralentis, WILANE souligne la nécessité de poursuivre les programmes déjà engagés, notamment ceux ayant mobilisé des partenaires internationaux. À ses yeux, une bonne gouvernance repose aussi sur l’écoute, le dialogue et une rigueur constante. «Ce pays, pour peu qu’on le connaisse et qu’on soit humble, est très agréable à gouverner», affirme-t-il, insistant sur l’importance de consulter et de rester vigilant.
Abordant la nouvelle orientation diplomatique du Sénégal, il appelle à la prudence et au consensus. Pour le socialiste, la diplomatie doit s’inscrire dans la continuité des intérêts supérieurs de la nation. «Ce sont des questions qui doivent faire l’objet de consensus, au même titre que l’intégrité territoriale», dit-il, tout en saluant l’attitude du président de la République. «Je note qu’il apprend vite et qu’il est vigilant. Il faut cultiver la sérénité dans la stabilité et les partenariats bien noués.»
Babacar NGOM