Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a lancé un appel, mardi en faveur d’une implication pleine et entière de tous les acteurs de l’enseignement coranique du pays dans les assises nationales dédiées aux daara.
Soulignant l’importance d’un travail de terrain axé sur l’écoute et la compréhension, le ministre a insisté sur la nécessité d’aboutir à des solutions durables pour ces institutions éducatives traditionnelles.
C’est à l’Institut Islamique de Dakar que M. Guirassy a prononcé ces paroles fortes lors du lancement officiel des assises.
« Ces assises que nous lançons aujourd’hui ne doivent pas être un exercice d’apparat, ni une affaire de séminaire ou de conférence réservée aux experts. Elles doivent être enracinées dans le réel », a-t-il déclaré.
Pour garantir cette approche concrète, le ministre a édicté un mot d’ordre : « Aller à la rencontre des acteurs, dans les régions, dans les daaras reculés comme dans les plus établis, écouter, entendre, comprendre, car c’est au plus près du terrain que se forgent les solutions durables. »
La maîtrise de l’informatique, de l’anglais, de la pensée critique, des sciences modernes
M. Guirassy a par ailleurs assuré que cette démarche inclusive serait guidée par des valeurs humaines et éthiques fondamentales.
« Il nous faudra de la transparence dans les intentions, du respect dans les échanges, de l’écoute sincère, une rigueur républicaine dans la méthode, et surtout, une générosité de cœur et un sens élevé du don de soi. C’est à ce prix que nous pourrons bâtir ensemble un consensus fort, légitime et transformateur », a-t-il affirmé.
L’objectif principal de ces assises nationales, selon le ministre, est d’améliorer l’intégration des daara au sein du système éducatif national, tout en préservant leur vocation religieuse et leur rôle historique dans la formation des citoyens sénégalais.
« L’intégration des daara dans le système éducatif ne saurait se faire en opposant les savoirs. Elle doit se faire en les articulant. Aux côtés du Coran et de la jurisprudence, les pensionnaires des daara doivent pouvoir accéder, s’ils le souhaitent, à la maîtrise de l’informatique, de l’anglais, de la pensée critique, des sciences modernes, sans jamais perdre leur ancrage spirituel. L’ouverture n’est pas dilution. Elle est élévation », a-t-il abordé.
Liboire SAGNA