Dans un contexte de crise en Libye, 186 migrants sénégalais ont été ramenés à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) entre la nuit du 24 et le 25 avril, a déclaré le Bureau d’accueil, d’orientation et de suivi des Sénégalais de l’extérieur (BAOS).
Selon un article du journal Libération, deux femmes épouses d’Alioune GUEYE, un ancien combattant sénégalais, ont été arrêtées et inculpées pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » après leur retour volontaire au Sénégal depuis la Libye.
Lors de leur audition, elles ont rejeté toute affiliation à l’idéologie jihadiste, indiquant avoir rejoint leurs conjoints en Libye dès 2015 sans s’impliquer dans les batailles. Selon le quotidien, l’une d’elles a perdu deux de ses enfants lors d’un bombardement mené par l’armée libyenne.
Alioune GUEYE, ancien professeur d’histoire-géographie au lycée Alboury NDIAYE de Linguère, dans le nord du pays, s’était radicalisé au point d’abandonner son poste pour rejoindre les rangs de l’Etat islamique en Libye, où il est mort au front, selon la presse locale.
À l’époque, une trentaine de Sénégalais avaient, selon les autorités sénégalaises, rejoint le groupe État islamique, qui avait établi à Syrte — à 400 kilomètres à l’est de Tripoli — sa troisième capitale après Raqqa et Mossoul. La branche locale du groupe jihadiste a perdu le contrôle de la ville en décembre 2016, au terme de huit mois de combats contre les milices de Misrata.
Ce n’est pas la première fois que des épouses de djihadistes sénégalais sont ramenées au pays. En mars 2023, cinq femmes et leurs enfants ont déjà été renvoyés après avoir passé sept ans en détention en Libye. À leur arrivée, elles avaient aussi été interpellées par la Division des enquêtes criminelles (DIC) de la police et présentées au procureur pour des actes semblables.
Rémi SOUSSO