Interpellé sur sa gestion de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER), notamment à propos d’un contrat controversé, Jean Michel SÈNE a choisi de répliquer vivement aux critiques portées contre lui par l’ancien ministre de l’Énergie, Thierno Alassane SALL (TAS). Lors d’une interview avec Walf Quotidien dans sa parution de ce mercredi, le patron de l’ASER accuse Thierno Alassane SALL de chercher à « détourner le regard des Sénégalais des urgences du moment », allant jusqu’à remettre en cause son intégrité et sa pertinence dans le débat public. « Monsieur TAS n’est pas sérieux. Nous, nous sommes dans l’action », déclare-t-il, tout en le mettant au défi de confronter leurs deux bilans respectifs : celui de TAS au ministère de l’Énergie et le sien à la tête de l’ASER depuis dix mois.
Le directeur général de 26 ans va plus loin en évoquant un ancien dossier qu’il qualifie de « véritable scandale » : celui du contrat signé en 2015 avec Myna Distribution pour l’électrification de 1 144 villages. Selon lui, un décaissement initial de 12 milliards de francs CFA aurait été effectué « sans couverture budgétaire », sous la pression d’un intermédiaire politique, Farba NGOM. Il affirme que plus de 45 milliards ont depuis été engagés, alors que seuls 368 villages auraient été électrifiés, et que le projet est aujourd’hui à l’arrêt.
Pour Jean Michel SÈNE, ce dossier engage directement la responsabilité de l’ancien ministre de l’Energie qu’il appelle à s’expliquer publiquement. Il propose à TAS un débat contradictoire, promettant de lui fournir toute la documentation disponible s’il accepte de se soumettre à l’exercice.
S’il reconnaît que le débat pourrait ne pas résoudre les questions techniques autour du contrat entre AEE Power Espagne et sa filiale sénégalaise – à l’origine des critiques – M. SÈNE estime qu’il permettrait de « faire la lumière sur le vrai visage » de son adversaire politique. Et de conclure : « Quand je révèle un scandale, je le fais avec des preuves irréfutables. En retour, quand TAS parle de scandale, il ne le prouvera jamais. »
Babacar NGOM